Le Flying Officer Colgan, sauf, sort de son cockpit après avoir défait ses harnais de siège ainsi que son parachute. Il traverse rapidement le champ en prenant la direction de l'entrée. Il se retrouve dans un chemin bordé d'arbres et là, il rencontre une dame à laquelle il demande ''résistance'' ''résistance ?". La dame, un peu surprise, lui indique la direction du bourg où malheureusement il sera arrêté rapidement par les Allemands dans la soirée. Il sera transféré au camp de prisonniers réservé aux aviateurs en Prusse Orientale (de nos jours en Pologne), le Stalag Luft III de Sagan. C'est en ce lieu que plusieurs aviateurs tentèrent de s'échapper le 24 mars 1944. Tentative qui fût désastreuse. Le film ''La grande évasion '' relate cet événement. Il ne sera libéré qu'à la fin de la guerre en mai 1945.
La mission de retour à Harrowbeer annonça la disparition du Flying Officer. Cette perte était immense. Était il blessé ou mort, pas de réponse. Mais aussi la perte de l'avion était aussi problématique car ce Spitfire Mk XIV était le premier à tomber en territoire ennemi (construit à 970 exemplaires). Il ne fallait pas que les Allemands récupèrent cette technologie avancée, surtout qu'il s'était posé, semble-t-il, sans brûler, aucun feu n'ayant été repéré dans les minutes qui suivirent le crash. Immédiatement une nouvelle mission du nom de ''Special sweep'' fut décidée, avec pour but de retrouver l'épave et de la détruire le plus possible. Les avions furent rechargés en carburant. Les munitions furent réapprovisionnées. De nouveau le Squadron Leader Newbery en fût le leader. Les pilotes Shepherd et McKinley, se joignirent à lui ainsi que le Flying Officer MacFarlane en remplacement du Flying Officer Colgan. Le décollage eut lieu à 21h25. Très vite arrivés sur zone (lire témoignage de Monsieur Hercouet ), le repérage commença mais c'était sans compter de nouveau sur des tirs provenant du wagon de FlaK, mais aussi vraisemblablement d'une section antiaérienne Allemande basée dans le bois de Haie en Tramain. Cette section devait protéger la voie ferrée Lamballe Rennes. Les canons étaient cachés le jour dans le bois et à la tombée de la nuit l'ennemi les ressortait. Les quatre aviateurs ne purent mener à bien leur mission car la nuit commençait à tomber. Le groupe rentra en Angleterre. Il n'y eut pas de nouvelles tentatives les jours suivants. Les Allemands, comme il le faisait toujours, démontèrent l'avion, puis, chargé sur des camions, il prit la direction de Lamballe.
SQUADRON 610 R.A.F.
Spitfire Mk XIV codé DW-D du Squadron Leader Richard Newbery
(Source et auteur inconnus)
Spitfire Mk 1 Squadron 610, Hooton Park, Cheshire, dans le nord-ouest de l'Angleterre en 1939
© Hooton park Trust
Les pilotes du Squadron 610 à Acklington, Northumberland, dans le nord de l'Angleterre, en septembre 1940 avec leur chef d'escadron John Ellis
Photo : auteur inconnu
Pilotes du Squadron 610 à Hawkinge, dans le Kent, en juillet 1940 pendant la bataille d'Angleterre
Photo : auteur inconnu
Supermarine Spitfire F Mk XIV, No. 610 Squadron RAF basés à Friston, Sussex.
RB159 'DW-D', Squadron Leader R A Newbury, RB167 'DW-E', RB150 'DW-A' et RB156 'DW-G'
© Imperial War Museum IWM CH 13817
TÉMOIGNAGES
Monsieur Roger Pelaine
J'avais 19 ans. C'était un dimanche. Je m'en souviens très bien. Avec d'autres jeunes, nous allions danser le dimanche après midi dans un village proche. Il fallait se distraire car l'occupation Allemande était très dure pour tout le monde. Nous manquions de tout. Les Allemands sentaient que les choses changeaient, ils étaient de plus en plus sur les nerfs. Il fallait faire attention. C'était en fin d’après midi. Tout à coup nous avons entendu des explosions. C'était une attaque d'un train sur la voie ferrée au lieu dit ''Le Cas rouge'' en Plestan. D’où j'étais, j'ai vu un avion, très bas dans le ciel qui s'était mis à faire plusieurs battements d'ailes avant de piquer vers le sol. Cet avion semblait en difficulté. On entendait le bruit des autres avions. Le lendemain, certains dirent que c'était des avions Anglais qui étaient venus attaquer la ligne. Un des wagons, au centre du train explosa. Il était rempli de carburant. Le train était protégé par une unité d'artillerie mobile qui vraisemblablement toucha cet avion.
M. Roger Pelaine & M. Joseph Hercouet
© ABSA 39-45 - Photographe Jean-Michel Martin
Monsieur Joseph Hercouet
L'avion était tombé dans mon champ à la "Livraudais". Il avait tout d'abord heurté un talus, puis fit une longue glissade sur le ventre avant de se piquer en terre à l’extrémité de la lande. Le pilote n'avait pas été blessé et n'avait pas sauté en parachute. Le pilote fût arrêté au bourg et se retrouva prisonnier au moment où il recherchait à entrer en contact avec la Résistance. Il avait demandé à une dame qui hélas ne pût le renseigner. Je me souviens également que tard dans la soirée nous avons entendu des avions qui tournaient au dessus de nous, il faisait presque nuit. L'artillerie allemande se mis à tirer. Nous avions très peur. Puis on entendit plus rien. Le lendemain, on fût informé de tout ce qui s'était passé prés de chez nous..
F/O BRIAN THOMAS COLGAN, SQUADRON 610 - R.A.F.
Rapport rédigé par lui même le 13 mai 1945 à son à son retour de captivité.
Ajouter un commentaire