27 novembre 1944

Douglas A-24B-15-DT
(s/n 42-54543)

Nord-ouest de Champagné (72), à l'est du Mans

(contributeurs : Frédéric Hénoff, France crashes 39-45, Français libres.net)

Douglas a 24 banshee
Un Douglas A-24B du GCB 1./18 "Vendée"
Profil © Jean-Marie Guillou

Equipage 
(GCB 1./18 "Vendée" - Forces Aériennes de l'Atlantique, Groupe Patrie)

- Sergent Chef (pilote) Pierre René MOINE (matricule FAFL au Groupe Picardie : 40525),
grièvement blessé et récupéré

Rene pierre moine identitePhoto site francaislibres.net
né le 31 juillet 1920 à Epinac (71)
transporté à l'hôpital du Mans, décédé le 4 août 2008 à Boulogne-Billancourt (92).

- Adjudant (passager) Jean-Louis IDELOT, indemne et récupéré 
né le 17 février 1915 à Russy-Brémont (60) (à confirmer)
trèsd légèrement blessé

L'HISTOIRE
Après avoir décollé du terrain de Vannes à destination de Villacoublay, l'avion du Sergent-Chef Moine et de l'Adjudant Idelot tomba en panne moteur aux alentours du Mans et s'abattit en pleine campagne vers 11h15, près de la Ferme du Pressoir à 1 km au Nord-ouest de Champagné, à l'est du Mans. Un extrait du livre "Les pilotes de la gloire, guerres et paix d'un aviateur de la France-Libre, 1939-1955", écrit par Pierre-René Moine et Marie-Christine Moine nous en dit un peu plus :

[...] Le jour dit, en novembre 1944, j'ai donc décollé et environ aux deux tiers du parcours, alors que je survolais le pourtour du Mans en direction de Villacoublay, mon moteur m'a lâché. Le temps n'était pas très beau, je volais à basse altitude, à peu près 200 mètres. Je n'eus pas le temps de choisir un terrain pour me crasher et je heurtai le sol à très grande vitesse, dans un verger. L'avion se disloqua, le moteur fut éjecté, et moi je me suis retrouvé assis sur mon siège projeté à une quinzaine de mètres des débris de l'appareil. J'avais le front tout ouvert, je ne voyais plus rien, mais pas un seul instant je ne perdis connaissance. En effet, j'étais passé au travers du pare-brise et ce fut un choc épouvantable. Je me souviens avoir tenté d'atterrir mais j'étais trop bas, je n'ai pas pu. Alors, j'ai percuté le sol. Des gens du coin qui avaient assisté à l'accident sont venus d'un petit village tout proche, qui s'appelait Champagny [note : Champagné dans la Sarthe], et ils me transportèrent dans une de leur habitation. Ils m'allongèrent sur une toile cirée car je saignais abondamment. J'étais complètement défiguré ; la peau du front ouvert dans toute sa longueur me retombait sur les yeux, si bien que j'offrais, à n'en pas douter, un aspect saisissant. Ces braves gens alertèrent les autorités militaires du Mans et une ambulance vint me chercher. Il s'agissait d'une ambulance américaine, avec du personnel américain, qui me conduisit à l'hôpital américain du Mans où il existait aussi un hôpital français. Mais du fait que j'étais un militaire et que je pilotais un avion américain, ce sont les Américains qui me prirent en charge. [...]

RENE PIERRE MOINE
(source : site www.francaislibres.net)

Extrait d'un article paru dans Le Bien Public le 1er septembre 2008 : " René Moine, un héros de l'aviation".

" A la déclaration de guerre en 1939, il décide de s'engager au sein de l'Armée de l'Air. En 1940, il sera affecté à l'école de pilotage du Mans où il est victime d'un premier accident. La "drôle de guerre" passée, à bord d'un chalutier, il répond parmi 40 000 volontaires à l'appel du général De Gaulle. Il rejoint ainsi l'Angleterre et la France Libre. En 1942, nommé caporal par ce même Général, il est affecté en Syrie au groupe de chasse « Picardie » puis au groupe « Patrie ».
1944 : c'est la campagne de France et de nombreuses missions de guerre pour être à nouveau accidenté. Au cours d'une permission de convalescence, il apprend que sa sœur Jeanne-Marie est mourante, sortant des geôles allemandes où elle avait été enfermée pour actes de résistance. Il lui est de même appris que deux cousines et un petit-cousin avaient été fusillés par les Allemands à Nolay en septembre de cette même année.
1945-46, c'est l'occupation en Allemagne pour rejoindre l'Indochine les deux années suivantes pour effectuer de multiples interventions aériennes.
En 1948, le Lieutenant René Moine quitte la chasse pour le transport. C'est alors cinq années en Afrique où il est à nouveau victime d'un terrible accident dont il survécu miraculeusement. D'où son surnom par ses amis de "Trompe-la-mort". Affecté ensuite au groupe "Bretagne" basé à Thièse, c'est à nouveau le Sénégal pour deux années ou il prendra pour épouse Christiane Caudron, décédée aussi en décembre 2007. Une fille, Marie-Christine, viendra compléter le ménage. Il poursuivra sa carrière militaire jusqu'à la retraite arrivant avec le grade de commandant et de multiples médailles plus que méritées. Ce sera alors Thury, puis Epinac où il rédigera ses souvenirs en publiant un livre retraçant son parcours à l'Armée de l'Air et intitulé "Les Pilotes de la Gloire". Dans ce très saisissant recueil, il rend hommage à ses nombreux amis disparus tragiquement au cours de leur carrière et souvent oubliés. Il repose à présent au cimetière intercommunal de Clamart où il a été inhumé auprès de son épouse.
"

René Pierre Moine - son Livre ouvert !

" René Moine à Odiham. Il suivra un parcours inhabituel dans les FAFL. Après avoir rallié la GB à bord du Trébouliste, il effectue le parcours qui le mène de St Athan au Pays de Galles, puis Odiham dans le Hampshire. Là il est classé "pilote dans la moyenne" par Léon Prévot, son instructeur et se voit qualifié pour servir dans un escadron de chasse.
C'est à Ternhill que la situation se dégrade. Une mésentente avec un de ses instructeurs britanniques le fait exclure du parcours d'instruction et réorienter vers Camberley. Devenu sans affectation, il sollicite de Charles Ottensooser de pouvoir reprendre sa formation de pilote. Ce dernier organise son départ du Royaume Uni et son embarquement pour le Moyen Orient. Le 6 novembre 1942, il est breveté pilote . René Moine servira successivement au sein des groupes Picardie (février 1944), Vendée (novembre 1944) et Saintonge (mars 1945). Après un court séjour en Allemagne à Friedrichshafen, il sert en Extrême-Orient (août 1946 à octobre 1947) au groupe Alsace. De retour en France, il est orienté vers les groupes aériens de transport Poitou, Bretagne et Franche- Comté, où il servira notamment en Afrique subsaharienne. Il quitte l'armée de l'air en 1966."


Rene pierre moine
Photo site francaislibres.net

Sources :
"Les pilotes de la gloire, guerres et paix d'un aviateur de la France-Libre, 1939-1955" par Pierre-René Moine et Marie-Christine Moine - Editions Sidès, 1997)
- Site France crashes 39-45
- Site Français Libres. net

 

 

 

 

 

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