- Accueil
- Base de données
- 44
- USAAF
- 9 novembre 1942
9 novembre 1942
Boeing B-17F-15-BO (s/n 41-24491 code RD-H)
Ranlieu - Saint-André des Eaux (44)
(contributeurs : Ann Trevor, Vincent Sevellec, Frédéric Hénoff, Daniel Dahiot, France Crashes 39-45, Evasioncomete.be)
Le B-17F s/n 41-24491 du 423th BS - 306th BG en vol à une date inconnue.
Photo collection 306th Bomb Group Historical Association
Equipage (306th BG, 423th BS)
Insigne du 306th Bomb Group Insigne du 423rd Bombardment Squadron
Source inconnue USAF - Domaine public
- (Pilote) 1st Lt Loyal Moore FELTS (matricule O-366259, tué à son poste par la Flak.
Né le 16 février 1916 à Portland, Multnomah County, Oregon (USA)
Fils de Isaac Thomas et Josie Veva (Moore) Felts, frère de Wayne Moore Felts
Inhumé au cimetière Américain de Saint-James (50), zone O, allée 8, tombe n° 17.
Loyal M. FELTS
Photo de gauche : Americain Air Museum in Britain Ref UPL 76175
Photo centrale : James Burke - site "Find a grave"
Photo de droite : Oregon State University - Military and Veteran Resources
- (Co-pilote) 2nd Lt Robert Jonathan JONES (matricule O-661844), prisonnier.
Né le 19/02/1918, Kansas (USA).
Blessé, hospitalisé puis Stalag Luft 1 Barth-Vogelsang, Prusse 54-12.
- (Navigateur) 2nd Lt Forest Dana HARTIN (matricule O-660490), évadé.
Né le 22/12/1914, Westfield, Massachusetts.
Pris en charge par le réseau de résistance Comète, évadé par les Pyrénées en décembre 1942.
- (Bombardier) 2nd Lt Andrew L. GRAHAM Jr (matricule O-726152), prisonnier.
Après-guerre, il fut diplômé du Virginia Tech, puis travailla dans la société Appalachian Power Co. jusqu'en 1986.
Il fut conseiller municipal pendant 24 ans et maire de 1994 à 1997.
Virginia (USA) - Stalag 7A Moosburg Bavière 48-12.
- (Mécanicien - Mitrailleur) T/Sgt Richard L. BEERS (matricule 13030895), 19 ans, tué à son poste par la Flak.
Né le 30/08/1923 à Fallentimber,Cambria County, Pennsylvanie (USA).
Fils de Levi Ralph et Susan Catherine (Van Scoyoc) Beers.
Frère de Elisabeth Louise "Betty" Beers Keith,
Demi-frère de Cloyd Vincent Beers, Gertrude Beers Davis, Vivian C. Beers Weatherby, Lynn V. Beers et Alton Lewis "Acky" Beers.
Inhumé à Jefferson Barracks National Cemetery, Saint-Louis, Missouri (USA) - Section 84, site 159-161.
- (Opérateur radio) T/Sgt John Alfred WESTCOTT (matricule 13042436), 19 ans, tué.
Né le 5 mars 1923 à Fairfax, en Virginie (USA),
entré dans l'Armée dans le conté d'Arlington, Virginie et enrôlé à Washington DC le 20 septembre 1941.
Fils de Milton Roberts et Dorthy (Cole) Westcott
Inhumé à Jefferson Barracks National Cemetery, Saint-Louis, Missouri (USA) - Section 84, site 159-161.
- (Mitrailleur latéral droit) Sgt Doane Herring HAGE Jr (matricule 12057315), prisonnier.
Né le 09/06/1921. New-York (USA).
Fils de Doane Herring et Helen Louise Williamson Hage. Mari de Ruth HAGE.
Engagé dans l'armée en février 1941; il était diplômé de la Mineola High School et passa une année au Virginia Polytechnic institute.
Il travaillait dans un chantier naval de Brooklyn au moment de son enrôlement.
Il fut emprisonné au Stalag 17B, Braunau Gneikendorf, Krems, en Autriche.
Il est décédé le 26 septembre 2011 et est inhumé au Sunset Memorial Gardens Cemetery, Evansville, Vanderburgh County, Indiana, USA.
Doane Herring HAGE Jr.
Photo American War Memorials Overseas
-(Mitrailleur latéral gauche) Sgt Elden Isaiah WRIGHT (matricule 18057205), 28 ans, tué.
Né le 18 octobre 1914.au Kansas (USA).
Enrôlé le 14 octobre 1941 à Fort Sam Houston, Texas (USA).
Fils de Isaiah James et May B. (Daniels) Wright,
frère de Delmotte Wright Campbell et Cleora Altrelene Wright Crain.
Inhumé à Jefferson Barracks National Cemetery, Saint-Louis, Missouri (USA) - Section 84, site 159-161.
- (Mitrailleur ventral) S/Sgt Charles Edward VONDERLIETH (matricule 32218597), tué.
New-York (USA).
Il était réparateur et mécanicien, et fut incorporé le 21 février 1942 au Camp Upton, à Yaphank, dans l'état de New-York.
Inhumé au cimetière Américain de Saint-James (50), zone H, allée 11, tombe n° 17.
- (Mitrailleur de queue) Sgt George Paul BOGUMILL (matricule 19078528), tué.
Californie (USA). Probalement tué pendant sa descente par armes automatiques.
Inhumé au cimetière Américain de Saint-James (50), zone L, allée 15, tombe n° 2.
George P. Bogumill
Photo Michel Beckers - site "Find a grave"
L'HISTOIRE
Le Boeing B-17F-15-BO (s/n 41-24491, Manufacturer Serial Number 3176, code RD-H) fut réceptionné par l'UDAAF à Boeing Field, Seattle (état de Washington) le 17 juillet 1942. Il fut affecté au San Antonio Air Depot, à Duncan Field, San Antonio (Texas) le 21 juillet 1942. Il fut convoyé par la route de l'Atlantique Nord via Gander, Terre-Neuve les 5/6 septembre 1942. Il fut affecté au VIII Bomber Command (future 8th Air Force) et fut attribué au 423rd BS - 306th BG basé à Thurleigh (Station 111) le 8 septembre 1942. L'avion effectua sa 1ère mission de combat le 9 octobre.
La base RAF de Thurleigh, le 12 mars 1943, 4 mois après le crash du B-17 s/n 42-29524 du 423th BS - 306th BG
Photo USAF (domaine public)
Le 9 novembre 1942, il décolle de la base RAF Thurleigh (station 111), dans le Bedfordshire (au Sud-Est de l'Angleterre), à 10h00 avec pour objectif le bombardement de la base sous-marine de Saint-Nazaire. Ce jour là, 33 B-17 et 14 B-24 participent à la mission. Les 33 B-17 appartiennent aux 91st BG et au 306th BG et les 14 B-24 aux 44th BG et 93rd BG. Les B-24 bombarderont à une altitude comprise entre 17,500 et 18,300 pieds (5300 et 5600 m) et les B-17 entre 7,500 et 10,000 pieds (2300 et 3000 m) pour plus de précision. Au préalable, les B-17 survolèrent la péninsule de Brest à une altitude quasi nulle avant de grimper à 7,500 pieds pour effectuer le bombardement. Mais ils devinrent alors la cible privilégiée de la Flak (défense anti-aérienne) allemande et trois avions seront perdus [B-17 s/n 41-24486 "Man O'War", B-17 s/n 41-24509 "Miss Swoose" et notre B-17 s/n 41-24491 également appelé "Man O'War" (à confirmer)] et 22 autres endommagés. Ce sera la dernière fois que des bombardiers lourds tenteront des approches aussi basses.
A environ 5 kilomètres de la cible, notre B-17 s/n 41-24491 fut sévèrement touché par la Flak et le moteur n°3 fut séparé de l'aile. Le co-pilote fut expulsé de l'avion par la force de l'explosion mais il survécut. Le pilote, par contre, fut tué. Un autre coup de la Flak arracha le nez en plexiglas. L'avion commença à tomber et le bombardier fut éjecté. Mais il portait son parachute et survécut. Deux autres membres de l'équipage réussirent à sauter en parachute. Le bombardier s'écrasa et brûla à Ranlieu, à 1 km au sud-est de Saint-André-des-Eaux (Loire-Inférieure) vers 14h40. Sur les quatre membres d'équipage ayant survécu, trois furent capturés et le quatrième réussit à retourner en Angleterre avec l'aide de civils et résistants (voir plus loin).
L'analyse du MACR 6012 (Missing Air Crew Report n° 6012, document rassemblant les informations relatives à un équipage manquant, renseigné progressivement) révèle diverses informations :
♦ les américains enregistrèrent le 28 novembre 1944 que le Sergent DOANE était prisonnier de guerre.
♦ des équipages d'autres avions présents lors de la mission ont vu le nez du B-17 s/n 41-24491 soufflé par un tir de Flak et ont vu 4 parachutes
♦ un rapport nous informe que les américains apprirent le 23 janvier 1944 que le 2nd Lt Robert JONES était prisonnier de guerre. Ce document était envoyé au QG de la 8th AIr Force (ex VIII Bomber Command) commandé par le célèbre James DOOLITTLE. Ce même document informe que le 2nd Lt Forrest D. HARDIN est revenu "sous contrôle militaire".
♦ un document plus complet nous informe des dates auxquelles les américains ont appris le sort de presque chaque membre d'équipage : le 3 février 1943, ils apprennent que HARTIN a été rappatrié, le 9 août 1943 que FELTS est mort, le 23 janvier 1944 que JONES, GRAHAM et HAGE sonbt prisonnier et que WESTCOTT et VONDERLIETH ont été tués.
♦ des questionnaires manuscrits donnent des informations sur des membres d'équipage du B-17 41-24491 (source : témoignage de Doane HAGE Jr après son retour) :
- Richard L. BEERS n'a pas sauté en parachute car il était probablement tué ou grièvement blessé dans l'avion. Le dernier contact avec lui fut vers midi par l'interphone (l'avion a été abattu vers 14h30-14h40). Il a été vu la dernière fois dans l'avion. Une information donnée par les services de renseignements SS à Paris en 1943 indiquent que son corps fut retrouvé dans l'avion après le crash, brûlé, démembré et mort. "Selon moi et d'après les informations des autres qui confortent mon idée, je pense que BEERS était très probablement sérieusement blessé ou tué sur le coup quand l'avion a été touché par un tir direct de la Flak très près de son poste de combat". BEERS aurait effectué 4 ou 5 missions sur Lorient, Brest, Lille et Saint-Nazaire en octobre et novembre 1942.
- John A. WESTCOTT : il aurait été vu dans l'avion tentant de sauter, empêtré dans son parachute. Le dernier contact avec lui fut par interphone vers midi au dessu du Golfe de Gascogne. La dernière fois qu'il fut aperçu, ce fut dans la salle radio se préparant à sauter. De source allemande (un livre allemand montré à des aviateurs au camp de prisonnier), les américains furent informés que son corps fut retrouvé dans les restes de l'avion, son parachute plein de sang. "Après que l'avion fut touché par la Flak and qu'il prit feu, j'ai vu WESTCOTT tournant ses armes et se jettant à travers la trappe de la soute à bombe. Son parachute s'est pris dans la soute à bombe à l'ouverture et WESTCOTT est tombé avec l'avion". WESTCOTT aurait également effectué 4 ou 5 missions sur Lorient, Brest, Lille et Saint-Nazaire en octobre et novembre 1942.
- Loyal M. FELTS : il ne s'est pas parachuté car il fut tué à son poste de pilotage. Le dernier contact est un message du pilote au bombardier au dessus de la cible disant "cela devient très chaud par ici", évoquant les tirs de Flak. "Je pense qu'il a été tué sur le coup par un tir de Flak dans l'avion à son poste de pilotage". Il aurait effectué lui ausi 4 ou 5 missions sur Lorient, Brest, Lille et Saint-Nazaire en octobre et novembre 1942.
- Charles E. VONDERLIETH : il n'a pas été vu sautant en parachute ni s'il a été blessé. Le dernier contact par l'interphone était au dessus du Golfe de Gascogne. Des rapports allemands montrés en camp de prisonnier déclaraient VONDERLIETH tué dans le crash de l'avion. Il avait perdu ses deux jambes. "Je ne l'ai jamais vu quitter sa tourelle. J'ai visité tois fois le site du crash et j'ai vu sa tourelle complètement écrasée. Je pense qu'il a été tué dans l'avion ou bien dans sa tourelle lors du crash". Il a également effectué 4 ou 5 missions sur Lorient, Brest, Lille et Saint-Nazaire en octobre et novembre 1942.
- Elden WRIGHT : il n'a pas sauté mais il a essayé. Il était peut-être blessé, évanoui, tué ou effrayé. Le dernier contact avec lui fut au-dessus de la cible en parlant avec lui au sujet de la densité de la Flak. Il ne semblait pas blessé au moins jusqu'à ce qu'il essaie de sauter. Il fut vu la dernière fois dans l'avion. De source allemande (informations reccueillies au camp de prisonniers), il fut trouvé mort dans la carcasse de l'avion. "Le Sergent WRIGHT était le seul à porter un blouson de laine dans cette mission. J'ai vu l'épave de l'avion à trois dates différentes. J'ai vu les restes brûlés du blouson (manche gauche) dans la carcasse. Je pense que WRIGHT avait été tué".
"Quand l'avion a été touché, WRIGHT dégagea la porte de sortie et se pencha comme s'il allait sauter. Il s'est alors effondré sur le sol. J'ai essayé de lui parler, de le pousser dehors. Il ne répondait pas. Je pense qu'il était ou mort, ou sérieusement blessé ou évanoui". Il avait effectué 4 ou 5 missions sur Lorient, Brest, Lille et Saint-Nazaire en octobre et novembre 1942.
- George P. BOGUMILL : il a été vu sauter en parachute. Le dernier contact avec lui fut au dessus du Golfe de Gascogne. Il était peut-être blessé. La dernière fois qu'il fut aperçu, ce fut sautant en parachute. De source allemande, il fut répertorié comme tué. "BOGUMILL fut le premier à sauter. Son parachute s'ouvrit et il était sauf jusqu'à ce qu'il soit touché soit par un tir de Flak, soit par un tir de mitrailleuse venu du sol. Il fut tué ou mourut plus tard de ses blessures".
♦ Un questionnaire renseigné lors de l'interrogatoire de Doane HAGE Jr révèle que le B-17 41-24491 a quitté la formation lorsqu'il était au nord de la cible lors du bombardement. HAGE précise que l'avion est tombé à 1 km de Saint-André, petit village à environ 10 km au nord de Saint-Nazaire. HAGE remis avec le questionnaire une série de critiques concernant l'inadaptation du questionnaire et de la méthode employée lors de l'interrogatoire.
L'EVASION DU 2nd LIEUTENANT HARTIN
Le rapport d'évasion du 2nd Lt HARTIN (voir annexes) mais également les informations du dossier "helper" d'Alphonse LESIMPLE (voir annexes) révèlent les informations suivantes :
Le 2nd Lt Forest Dana HARTIN évacue l'avion à environ 8 kms au nord-ouest de Saint-Nazaire et saute après avoir été coincé quelque temps sous le viseur de bombardement. Il aperçut à ce moment là deux autres parachutes qu'il pensait être le 2nd Lt Andrew L. GRAHAM et le mitrailleur de queue, le Sgt George P. BOGUMILL. Malheureusement pour BOGUMILL, ce dernier fut fut vraisemblablement touché par des tirs de chasseurs lors de sa descente en parachute. Lorsque qu'HARTIN et sauta, il fut touché légèrement par des éclats de Flak mais également lors de sa descente en parachute par des tirs d'armes au sol. Arrivé au sol, HARTIN se tordit les deux chevilles.
Il replia son parachute et le cacha dans des broussailles qui bordaient le champ. Malheureusement lors de sa descente, il perdit sa pochette contenant de l’argent, mais pas son kit d’évasion. Ne pouvant marcher, il rampa sur 300 à 400 m le long d’un fossé bordant un champ et aperçut alors deux promeneurs français se dirigeant vers le lieu de son atterrissage. Il continue alors de ramper jusqu'à ce qu'il soit à bout de force, puis se cacha dans un fossé et se couvrit de boue et de feuilles.
Il entendit alors des coups de feu, puis quelqu'un courir ; deux soldats allemands passèrent à moins de 2 mètres de sa cache. Peu après il vit des Allemands, marchant par paire, fouillant aux alentours de son point de chute. Il entendit des chiens aboyer, probablement à sa recherche mais ce n'étaient pas de fins limiers. La fumée venat de Saint-Nazaire, suite au raid, venait obscurcir le ciel au dessus de sa cachette.
Il attendit caché jusqu'à 19h00 puis rampa et trouva deux bâtons qui lui servirent de cannes. Il commença à marcher vers le nord-est. Au préalable, il ouvrit son kit d’évasion et prit deux tablettes de Benzedrine. Il avait perdu beaucoup de sang. Il marcha lentement pendant environ une demi heure, et arriva au sommet d’une petite colline. Regardant en arrière, il vit plusieurs torches près de l’endroit où il avait atterri. Puis il marche lentement à travers champs, direction nord-est, loin des routes, jusqu’à 6h00 du matin. Puis il prit du repos dans un champ pendant une heure. Il avait froid car il portait une veste légère. Il reprit la route jusqu'à une petite ferme. Il observa la ferme depuis environ 200 mètres, et pendant ce temps absorba quelques tablettes Horlicks [sorte de tablettes énergisantes] et un peu plus de Benzadrine. Il vit quelques personnes dans la basse-cour. Il s’approche de l'arrière de la maison et écouté à travers la porte. N'entendant pas parler allemand, il frappa à la porte et une dame ouvrit ; il y avait deux jeunes hommes à l’intérieur et HARTIN demanda de l’aide. Il ne fut pas autorisé à entrer mais on lui apporta du café. Il retourna à sa cachette et y resta la journée.
Vers 16h00, il vit deux ou trois véhicules militaires s’arrêter devant la ferme et une vingtaine d’officiers allemands en descendre. Huit ou dix hommes de troupe arrivèrent également. Ils semblaient tenir une réunion devant la maison. Une heure passa et la plupart des hommes de troupe repartirent, tandis que des officiers vinrnt vers la position d'HARTIN. Ils passèrent près de lui et s'arrêtèrent à 6 ou 7 mètres. HARDIN, caché face contre terre, oensa qu'il allait être découvert. Ils restèrent là une petite demi-heure. Il commençait à faire sombre. Finalement les allemands repartirent vers la ferme. Ils remontèrent dans leurs véhicules et partirent.
HARTIN attendit encore un peu et, vers 19h00, se remit à marcher vers le vers le nord-est. Il suivit une route boeuse sur 5 km, s'arrêtant plusieurs fois pour se reposer, puis arriva aux abords d'un petit village. Il resta aux abords et entendit des voix allemandes, ce qui le fit faire demi-tour.
Il arriva dans une étable et dormit dans de la paille. Réveillé par des voix [nous sommes le 11 novembre 1942], il vit des soldats allemands. Il semblait y avoir un cantonnement allemand dans le bâtiment de ferme principal. Il attendit plusieurs heures qu'ils s'en aillent avant de bouger et de rejoindre un bois proche. Il s'y reposa puis marcha jusqu’à la Grande Brière, une grande zone de marécage. Il était maintenat 17h00 et, après avoir marché un peu, il aperçut 3 petits villages et se dirogea vers eux. Il pensait qu'il étaient à une quinzaine de kilomètres et qu'il y arriverait peu après la tombée de la nuit. Sur le chemin, il vit une batterie de Flak. Le marécage lui rendait la marche difficile. Vers 22h00, épuisé, il s’arrêta dans le premier endroit sec venu et fit un feu qu’il maintent toute la nuit. Malgré cela, ses mains et ses pieds s'engourdissaient.
12 novembre 1942
Vers 8h00, il reprit sa marche et arriva dans une tourbière près d’un canal. Il tourna à gauche puis voit trois hommes âgés coupant de la tourbe. Il demanda dans un mauvais français de la nourriture. Ils lui donnèrent de la patae froide et du saucisson. Il continua de marcher le long du canal et vit 3 barques. Il coupa une châine avec la petite lime de son kit d'évasion et traversa le canal.
Il y avait una autre canal qui partait du premier ; il l'emprunta et rama durant 2 heures. Entendant des voix, il stoppa et se cacah sur la berge. 4 ou 5 français et deux garçons se promenaient. Il s'approcha d'eux et leur expliqua, en français, qu'il était aviateur américain. Ils lui donnèrent de la nourriture, du vin et des vêtements : un pantalon, un vieux chandail et un béret. Il resta l'après-midi avec ces hommes qui élevaient du bétail. Puis ils prirent un bateau et remontèrent le canal, passèrent les trois villages qu'HARTIN avait vu la veille, puis quittèrent le bateau et marchèrent. Ils informèrent HARTIN que dans leur village il y avait des Allemands, et ils lui dirent d'aller au centre du village où ils lui donnèrent rendez-vous le lendemain à 9h00.
[Sur le site "Evasioncomete.be", on apprend que l’historien Maxime JEANNE indique que la barque était en fait un "blin", une sorte de grand chaland utilisé en Brière pour le transport, et que deux de ces trois hommes étaient Charles AOUSTIN et un certain Cyprien. Selon Maxime JEANNE, AOUSTIN aurait pris HARTIN en charge, lui fournissant ces fameux vêtements chez lui, à Fédrun, près de Saint-Joachim, et non en Brière].
HARTIN marcha au village, se présenta à une maison en indiquant qu'il était aviateur américain. On le laissa entrer et on lui donna à manger, mais on refusa de l'héberger pour la nuit. HARTIN alla donc dormir dans la paille dans une étable voisine où il resta également une bonne partie de la journée du lendemain. [Toujours sur le site "Evasioncomete.be", Maxime JEANNE précise qu’en fait HARTIN aurait dormi cette nuit-là chez Charles AOUSTIN, dans le grenier à Fédrun, puis fut déplacé à différents endroits, chez des parents et voisins)].
13 novembre 1942
Vers 16h00, une française âgée le découvre dans l'étable et hurle de peur. HARTIN essaya en vain de la rassurer en se mettant à genoux. Mais la fermière de la veille se précipita et lui expliqua qui était HARTIN. Elle emmèna HARTIN chez elle, lui donne à manger, une paire de chaussettes et l'informa que les Allemands n'étaient pas loin. Elle lui conseilla d'aller vers le nord.
Il partit donc et suivit un chemin. Arrivé à une fourchette, il prit à gauche et arriva à une maison et frappa à la porte. Un vieil homme refusa d'ouvrir jusqu'à ce qu'HARTIN disent "American". Il le fit alors entrer, lui donna du lait, de la nourriture et une cigarette. Le vieil homme lui dit que s'il avait pris à droite à la fourchette, il serait arrivé à une maison où étaient hébergés cinq Allemands. Il resta un peu avec le vieil homme puis repris son chemin au nord-est, et arriva à une voie ferrée. Il la suivit jusqu'à un village, puis la quitta pour contourner le village en suivant une route sur 1 ou 2 kilomètres. Il arriva à une ferme et demanda à dormir dans l'étable mais on lui refusa. Dans la ferme suivante, il fut mieux accueilli ; on lui donna de la nourritue et il fut caché dans l'étable.
14 novembre 1942
Vers 5h00 du matin, un jeune garçon [Joseph AOUSTIN, âgé de 12 ans à l’époque, selon Maxime Jeanne sur le site "Evasioncomete.be"] le réveilla, lui donna à manger et lui indiqua le chemin à suivre.
HARTIN reprend la route et arrive à un autre village. On lui refusa une première fois de la nourriture. Quand il dit "Amreican airman" et qu'il montra ses blessures, on lui donna à manger et une nouvelle chemise. Il demanda un médecin pour ses jambes. On lui dessina un vague schéma pour lui montrer où il pourrait trouver un docteur.
Il se remit en route et arriva finalement à "St-Croix" [sur le site "Evasioncomete.be", Maxime JEANNE précise qu'il s’agirait du carrefour des Six-Croix, à 15 kms au sud-est de Fédrun]. Sur son chemin, HARTIN aperçoit un camp militaire allemand avec au moins 3000 hommes. Il n'arrivait pas à suivre le schéma et demanda de nouveau sa route. A "St-Croix", il s'arrêta chez un tailleur et fut terrifié en ouvrant la porte en voyant un soldat allemand qui se faisait coudre un bouton sur son uniforme par la femme du tailleur. Il lui demanda où il pouvait trouver un docteur et s'en alla rapidement. Il se rendit à l'arrière d'une autre maison et demanda à une dame où trouver un médecin. Elle l'emmena voir un médecin dans le centre ville, maisd celui-ci était absent pour deux heures. Elle l'emmena donc dans un café où il prit un excellent repas. Ils retournèrent chez le médecin qui lui banda les jambes et le désinfecta à l'éther. Pendant qu'il discutait avec le médecin, Saint-Nazaire fut de nouveau bombardé et ils virent les allemands paniqués courirent partout. Il montra ses photos [les aviateurs en avaient sur eux pour faire si possible des faux papiers] et une carte d'identité lui fut préparée. [D'après le site "Evasioncomete.be", le médecin qui le soigna pourrait être le Docteur Yves JEGAT, de Six-Croix par Donges, et la dame pourrait être Anne Marie BESNIER, également de Six Croix]. On lui donna un pardessus, des sabots, une bouteille de cognac, de la nourriture et des cigarettesL Il reprit la route vers Nantes.
Les sabots lui firent des ampoules aux pieds et HARTIN marchait très lentement. Peu après, un premier homme, ami du docteur, arriva à vélo avec un deuxième homme. Ils lui proposèrent de l'emmener chez le premier homme. Le second avait l'air fatigué. Ils organisent son transport dans un camion transportant des ouvriers en direction de Blain. A Blain, il resta un certain temps dans une écurie, puis fut mené dans une maison et installé à l'étage. Il y resta près d’un mois, ne pouvant sortir que la nuit. Deux jours plus tard, une femme vint lui remplacer ses bandages. Elle l'informa qu'elle avait écrit à un de ses amis à Paris. L'homme chez qui HARTIN logeait travaillait sur la côte mais quitta son travail dès son arrivée et passa la plupart de son temps avec lui pendant son séjour. Cet homme lui expliqua qu'une grosse usine de munitions fut bombardée au nord-est de Blain et qu'elle était quasiment inactive. Pendant son séjour, HARTIN vit de nombreux avions d'entraînement venant de Nantes passer au dessus de la maison.
[grâce à l'aide d'Ann Trevor, une chercheuse américaine qui prit la peine de rendre aux Archives Nationales à Washington en août 2024, nous avons put récupérer le dossier de "Helper" d'Alphonse LESIMPLE, la personne qui hébergea HARTIN chez lui pendant un mois. On apprend également à l'étude de ces documents que la femme qui soigna HARTIN et qui organisa son évacuation était la Doctoresse Renée SICARD de Blain. Voir plus loin la partie consacrée à Alphonse LESIMPLE].
Un mois plus tard, un homme arriva de Paris. Il emmena HARTIN en bus à Nantes puis à Paris en train en "première-classe". [le site "Evasioncomete.be" nous révèle qu'HARTIN quitta Blain le 12 décembre et que l'homme qui le guidait était Jean-François NOTHOMB dit "Franco"]. A Paris, ils prirent le métro et allèrent dans un appartement où HARTIN fut laissé avec un homme et une femme. Ils lui donnèrent des vêtements, de la nourriture et l'emmenèrent se promener. Il resta deux jours. Puis ils allèrent dans un café où l'homme qu'il avait rencontré à Blain lui remit un passeport. Le soir même ils partirent pour Bayonne où ils arrivèrent à 11h00 du matin. [le site "Evasioncomete.be" précise qu'HARTIN voyagera ce jour là avec William BRAZILL (navigateur sur un Wellington du no150 SQN), Andrée DE JONGH, William McLEAN (mitrailleur sur un Stirling du no 7 SQN), Didier SCUVIE (pilote Belge rapatrié du Stalag IIB) et bien sûr "Franco"]. Ils quittèrent la gare en montrant leurs papiers mais n'eurent pas de problèmes. Ils allèrent dans un café, puis se separèrent. HARTIN alla dans une maison où il dormit jusqu'à 17h00. Ils se retrouvèrent ensuite en ville et prirent un train pendant une demi-heure jusqu'à Urrugne. Puis ils se rendirent dans une ferme où on leur donna à manger et des sandales de corde. Ils prirent ensuite le chemin de la montagne avec un guide vers 22h00. Ils traversèrent les montagne en 7 heures. Ils virent de nombreuses sentinelles allemandes mais leur guide s'arrangea pour que le groupe les évite.
Ils arrivèrent dans les faubourgs de San Sebastian vers 4h30 du matin, dans une ferme où ils prirent un repas et allèrent dormir. L'après-midi suivant, ils furent conduits dans une autre maison où on leur demanda d'attendre le Consul Britannique. Ils y restèrent 3 jours. Puis le Consul les conduisit en voiture diplomatique à Bilbao.où ils restèrent deux jours. Le Consul les emmena ensuite à 120 kms de Madrid, à un camion de la Croix Rouge. Ils firent firent un périple dans ce camion, croisèrent des prisonniers évadés de Rennes lors de pauses repas, et furent finalement emmenés en voiture par Mr Criswell à l'Ambassade à Madrid où ils restèrent deux semaines.
Ils furent ensuite conduits en voiture à Séville. Hartin logea au domicile du Vice-consul. Ils sont ensuite conduits dans un bateau, en salle des machines, où ils restèrent toute la nuit. Ils arrivèrent à Gibraltar à 4h30 du matin. Un Anglais vint à leur rencontre vers midi et HARTIN logea chez lui pendant deux semaines. Il quitta Gibraltar le 26 janvier à bord d'une Foretresse volante américaine à destination de Portreath (Cornouailles). Il prit ensuite un avion de transport (un C-47) pour Hendon, puis un train pour Londres.
1st LIEUTENANT LOYAL MOORE FELTS
(source Archives Nationales américaines via Fold 3)
Une carte d'enregistrement nous informe sur l'identité et les coordonnées de Loyal M. FELTS.
FELTS habitait Vancouver, une ville du conté de Clark dans l'état de Washington. Il travaillait dans l'entreprise "Oregon Sign Neon Corporation" (probablement une entreprise de fabrication d'enseignes lumineuses) à Portland (Oregon). Il mesurait environ 1m77, pesait environ 70 kg, était brun et avait les yeux bleus.
FELTS avait fréquenté l'Oregon Agricultural College de 1934 à 1938 et avait obtenu un baccalauréat en sciences. Plusieurs articles du "Oregon Stater", le journal de l'Université de l'Oregon, parlent de Loyal Moore FELTS.
Cet article (encadré en vert) évoque sa disparition, nous informe qu'il fut diplômé en février 1942, qu'il était membre de la fraternité Theta Chi
et nous rappelle qu'il laisse ses deux parents et son frère Wayne.
Document Oregon State University
Cet article nous rappelle que FELTS avait obtenu un baccalauréat en sciences.
Document Oregon State University
Ce 3e article rend hommage aux diplômés du collège disparus à la guerre, parmi lesquels FELTS (flèche).
Document Oregon State University
2nd LIEUTENANT ROBERT JONATHAN JONES
(source Archives Nationales américaines via Fold 3)
La carte d'enregistrement du 2nd Lt JONES nous informe sur son identité et ses coordonnées.
JONES aurait habiter à Wichita, au Kansas. Il était étudiant au Kansas State College. Il mesurait apparemment 1m50 et pesait environ 50 kg, était brun et avait les yeux bleus.
SERGEANT ELDEN ISAIAH WRIGHT
(source Archives Nationales américaines via Fold 3)
Sa carte d'enregistrement nous indique que WRIGHT habitait Cimmarron , dans le conté de Gray, dans le Kansas (USA). Il mesurait 1m75 et pesait 72 kg. C'était un brun aux yeux gris.
TECHNICAL SERGEANT RICHARD L. BEERS
(source information : Shane O. - site "Find a grave")
"THE CLEARFIELD PROGRESS", le journal du conté de Clearfield en Pennsylvanie (dont nous ne possédons malheureusement pas la copie) publia le 26 novembre 1943 un article relatant la disparition de BEERS et d'un autre soldat du conté. Le texte disait :
"2 HOMMES DU COMTÉ SONT SIGNALÉS TUÉS, DISPARUS
Deux autres hommes du comté de Clearfield ont été signalés comme victimes de guerre par le ministère de la Guerre. Un sergent de Coalport a été tué au combat, tandis qu'un lieutenant de Burnside est porté disparu.
M. et Mme Levi Beers, de Coalport, ont appris du ministère de la Guerre que leur fils, le sergent Richard Beers, 19 ans, avait été tué au combat le 9 novembre 1942 en France. La famille avait reçu un message du ministère de la Guerre le 12 novembre 1942, indiquant que leur fils était porté disparu au combat. Le sergent Beers était diplômé de l'école secondaire du canton de Beccaria, à Coalport. Outre ses parents, plusieurs frères et sœurs survivent."
TECHNICAL SERGEANT JOHN A. WESTCOTT
(source information : site "Virginia Chronicle")
"THE ARLINGTON DAILY" du 16 mars 1946 informe qu'une messe sera donnée dans l'église baptiste Columbia en mémoire de deux militaires disparus dont John A. WESTCOTT.
ALPHONSE LESIMPLE, "HELPER" DU 2nd LIEUTENANT HARTIN
Lors du périple du 2nd Lt HARTIN, nous avons vu (ci-dessus) que celui-ci avait été hébergé pendant un mois environ à Blain. L'analyse de différents documents nous a prouvé que c'était chez Monsieur Alphonse LESIMPLE. Or, à la fin de la guerre, les américains entreprirent d'identifier, et parfois de remercier les personnes ayant aidé des aviateurs, les "helpers". Cette reconnaissance se traduisait parfoirs par une récompense financière en fonction du niveau de risque pris par ces "helpers". Ces récompenses pouvaient être parfois demandées par les "helpers" eux-mêmes, ou, le plus souvent, par des proches.
C'est dans le cadre de cette démarche qu'Alphonse LESIMPLE reçut le 12 juin 1945 un courrier du Military Intelligence Service de l'Armée Américaine (voir annexes) avec un questionnaire à remplir. Ce courrier indiquait à Monsieur LESIMPLE de renvoyer tout information utile au Major John F. WHITE, alors hébergé au Grand Hotel du Palais Royal, à Paris. Il semblerait qu'à cette époque, Alphonse LESIMPLE n'habitait plus à Blain mais dans le quartier de Chantenay, à Nantes, bien qu'ayant encore une adresse "familiale" à Blain.
Alphonse LESIMPLE renvoya un courrier avec le questionnaire le 22 juin 1945. Nous apprenons dans ce questionnaire qu'il était né à Blain le 7 mars 1907, qu'il fut "Mobilisable - ex-FFI"', qu'il était marié avec deux enfants de 13 et 8 ans et que l'aviateur qu'il avait aidé avait des foulures aux pieds et des petits éclats aux jambes et aux cuisses. On y apprend également que l'aviateur fut soigné par Renée SICARD, docteur à Blain. Cet aviateur était F.D. HARTIN et il l'hébergea de "fin novembre 1942 à fin décembre 1942 - environ 25 jours". Dans son courrier, ALhonse LESIMPLE précisait qu'il pensait que c'était le premier raid sur Saint-Nazaire par des Forteresses américaines et que ce jour était un samedi [en fait le 9 novembre 1942 était un lundi]. Il ajouta que l'avion était tombé en flammes à Saint-André-des-Eaux et qu'HARTIN lui avait dit que sur dix hommes dans l'avion, trois seulement avaient sauté en parachute. LESIMPLE dit avoir récupéré l'aviateur à l'occasion d'un second raid sur Saint-Nazaire [probablement celui du 23 novembre]. Il indiqua que l'aviateur avait vécu "en famille" avant de reprendre des forces et qu'il fut soigné par la Docteur SICARD. Il demanda ensuite des nouvelles de l'aviateur, un ami "camarade de lit". Alphonse LESIMPLE ajouta qu'il disposait encore du pantalon militaire et de la photographie d'HARTIN et proposa de le rendre. Il disposait de deux adresses différentes pour HARTIN, qu'il avait écrit mais n'avait pas eu de réponse.
Le 27 juin 1945, Alphonse LESIMPLE reçoit une réponse lui précisant qu'HARTIN avait pu rejoindre "sain et sauf sa base". Les américains précisèrent également quelle était la bonne adresse d'HARTIN aux USA. C'était bien l'une des deux qu'avait trouvé LESIMPLE.
Le 9 juillet 1945, Alphonse LESIMPLE écrit de nouveau aux Américains (au Major John F. WHITE à Paris) mais cette fois pour exprimer une requête particulière ; il annonce aux Américains qu'exerçant une profession de "chauffeur d'automobile" dans une entreprise Nantaise il aimerait s'installer à son compte. Pour cela, il exprime le souhait, eu égard auxx services rendus en hébergeant HARTIN, d'obtenir une "carte de priorité" qui lui permettrait d'acheter un camion que l'armée américaine ne manquerait pas de laisser en France.
Les américains (Major John F. WHITE) répondent à Alphonse LESIMPLE le 28 juillet 1945 qu'il sera difficile de lui donner satisfaction mais qu'ils transmettent néanmoins sa requête aux services concernés à Paris (Colonel CULLUM). Ils précisent que pour l'instant, l'armée américaine ne vend pas directement aux civils mais passent par les gouvernements intéressés. Ils encouragent donc LESIMPLE à contacter le Ministère de la Production Industrielle dans le 8e arrondissement de Paris.
Le 30 juillet 1945, les services du Major White écrivent donc à l'Agent des Achats Généraux (General Purchasing Agent) dans le 7e arrondissement de Paris pour les informer que deux civils français (Alphonse LESIMPLE et un certain Roger COUTUROUX de Perigueux) souhaitent faire l'acquisition de véhicules au surplus militaire. Ils ajoutent que ces deux français ont aidé des aviateurs américains au péril de leur vie et qu'à ce titre, il serait opportun de leur accorder une considération particulière. Une fiche de suivi de documents semble montrer que c'est un certain Captain ROUDIEZ, probablement des services du Major WHITE, qui envoya ce courrier et qui demande que les lettres lui soient retournées.
Alphone LESIMPLE semble avoir écrit de nouveau aux américains le 23 août 1945 (cette fois-ci à un certain Lieutenant SARANT, toujours au Grand Hôtel du Palais Royal dans le 1er arrondissement de Paris) pour renvoyer le questionnaire (on apprend qu'il avait été remis à son frère en son absence à Blain) et il en profite pour relancer sda demande.
Le dernier document, dans le dossier "helper" d'Alphonse LESIMPLE, daté du 14 janvier 1947, fut adressé par les Américains à Madame LESIMPLE pour reccueillir des informations la concernant. On découvre avec ce document la conclusion donné par les Américains en termes de reconnaissance vis-à-vis d'Alphonse LESIMPLE pour l'aide qu'il avait apporté à Forest D. HARTIN : aucune compensation financière ("NO PAYMENT") et l'attribution du Grade 5 (dans la liste 45) vraisemblablement pour Alphonse LESIMPLE et sa femme ("for both" signifiant "pour les deux").
A noter que les Américains avaient défini des grades en fonction de l'importance de l'aide apportée à des aviateurs (source : "Evasioncomete.be")
Grade 1 : personnes qui se sont particulièrement distinguées par leur courage ou qui dirigeaient un réseau d'évasion.
Grade 2 : chefs des organisations ou personnages clés qui ont permis le retour en Angleterre d'au moins quarante à cinquante évadés. Attribué également aux personnes ayant effectué des actes particulièrement héroïques.
Grade 3 : personnes qui ont hébergé vingt à quarante évadés ou qui en ont guidé un grand nombre. Attribué également à certains chefs de section ou de petites organisations.
Grade 4 : personnes qui ont hébergé, plus d'une nuit, entre huit et vingt évadés ou qui ont assuré des convoyages sur de longues distances ou dans des zones particulièrement dangereuses.
Grade 5 : la majorité des "helpers" tels que ceux qui sont venus en aide à un seul évadé, qui ont recueilli un aviateur peu après son atterrissage ou qui ont aidé six à sept hommes pendant de courtes périodes.
IN MEMORIAM
♦ Tombe de Loyal Moore FELTS au cimetière Américain de Saint-James (50), zone O, allée 8, tombe n° 17.
Photo Mémoire et Database - Source site : "Find a grave"
♦ Tombe de Charles Edward Vonderlieth au cimetière Américain de Saint-James (50), zone H, allée 11, tombe n° 17.
Photo ABSA 39-45
♦ Tombe de George Paul Bogumill au cimetière Américain de Saint-James (50), zone L, allée 15, tombe n° 2.
Photo SirromC - Source site : "Find a grave"
♦ Tombe commune des T/Sgt John A. WESTCOTT, Sgt Elden I.WRIGHT et T/Sgt Richard L. BEERS au Jefferson Barracks National Cemetery à Saint Louis, dans le Missouri (USA).
Photo Eric Kreft - Source site : "Find a grave"
ANNEXES
♦ Missing Air Crew Report n° 6012 (rapport d'équipage d'aviateurs manquants)
(source Archives Nationales américaines).
♦ Rapport d'évasion de Forest Dana HARTIN (Evasion and Escape Report #5)
(source National Archives - USA)
- Pages complémentaires qui précisent les conditions du passage en Espagne.
- Le rapport d'évasion dans sa première version dactylographiée.
- La version manuscrite du rapport d'évasion suivi de quelques documents.
♦ Dossier "helper" d'Alphonse LeSimple aux Archives Nationales américaines à Whashington.
Le 1er document est une liste de "helpers" dans laquelle on trouve Alphonse LESIMPLE. Le terme "Nil" dans la colonne "award" signifie qu'Alphonse LESIMPLE n'a touché aucune compensation financière. Grâce à ce document (fourni par Frédéric HENOFF), nous avons pu retrouver le dossier complet aux Archives Nationales américaines. Nous remercions très chaleureusement Ann TREVOR, chercheuse privée habitant à Chevy Chase, dans le Maryland, de s'être déplacée aux archives et d'avoir scanné ces documents pour nous.
- étape 1 : Alphonse LESIMPLE reçoit une demande de renseignements datée du 12 juin 1945 de la part des américains
- étape 2 : Alphonse LESIMPLE répond le 22 juin 1945. Le courrier fut apparemment tapé à la machine et une copie plus propre fut également tapée.
Enveloppe dans laquelle Alphone LESIMPLE envoya son courrier (ci-dessous) daté du 22 juin 1945
- étape 3 : Alphonse LESIMPLE reçoit une réponse des américains datée du 27 juin 1945.
- étape 4 : Alphonse LESIMPLE écrit de nouveau aux Américains le 9 juillet 1945.
- étape 5 : les Américains (John F. WHITE) répondent à Alphonse LESIMPLE le 28 juillet 1945.
- étape 6 : le Major WHITE écrit en parallèle aux service achat de l'Armée amércaine le 30 juillet 1945 (à suivre le courrier et ce qui ressemble à un brouillon de ce même courrier).
- étape 7 : Alphonse LESIMPLE écrit de nouveau aux Américains (Lieutenant SARANT)
- étape 8 : un dernier document, envoyé par les Américains pour reccueillir des informations sur Mme LESIMPLE, nous informe du niveau de reconnaissance attribué par les Américains (grade 5, pas de compensation financière).
♦ Extrait du journal de combat du 423rd Squadron.
(source site internet de la la "306th Bomb Group Historical Association")
Ce document fut publié en 1993. Dans la page 14 du document, la mission du 9 novembre est évoquée avec la perte de deux B-17 : notre B-17 s/n 41-24491 et le B-17 s/n 41-24509 "Miss Swoose" (cadre vert).
♦ Fiche d'inscription de Doane HAGE Jr à l'association du 306th Bomb Group.
(source site internet de la la "306th Bomb Group Historical Association")
Ce document nous apprend que D. HAGE fut tout d'abord armurier sous les ordres du Lieutenant KNIGHT en Angleterre avant de se porter volontaire pour une poste vacant de mitrailleur.
♦ Extraits d'un document de l'American Battle Monuments Commission.
(source site internet de la la "306th Bomb Group Historical Association")
Ce document nous révèle que les trois aviateurs inhumés au cimetière de Saint-James (George Paul BOGUMILL, Loyal Moore FELTS et Charles E. VONDERLIETH) étaient récipiendaires de la Purple Heart (cadre vert).
Ajouter un commentaire