De Havilland Mosquito Mk IV (HP977 - code LA-J)
En mer au large de l'Île d'Yeu (85)
(contributeurs : Pierre Corny)
Un De Havilland Mosquito Mk IV
© IWM (CH 7781) - domaine public
Equipage : 235 Squadron RAF
- Flying Officer (pilote) Thomas William WARWICK, RAF (matricule 138313)
Prisonnier de guerre n°50967 au Stalag Luft III
- Flying Officer (navigateur) Kenneth Gordon J. GRATTON, RAF (matricule 152857)
Prisonnier de guerre n°6944 au Stalag Luft III
L'HISTOIRE
Le 5 juillet 1944 une patrouille de deux appareils chasseurs bombardiers du Squadron 235 de la Royal Air Force, basés sur l’aérodrome de Portreath, dans les Cornouailles, attaquent un navire allemand « forceur de barrages » au large de Royan. Le premier appareil, piloté par le canadien John Sammon, navigateur Frank Harris, voit se concentrer sur lui le feu de la DCA (la Flak) du navire ; le deuxième appareil, piloté par Tom Warwick, navigateur Ken Gratton, suit la même trajectoire. Les deux Mosquitos larguent leurs bombes de 250 kg sur l’objectif et remettent cap au nord pour rentrer à leur base. Mais tous deux ont été touchés.
Le moteur gauche de l’appareil de Sammon et Harris est hors service, et c’est à fable vitesse et basse altitude qu’ils remontent vers le nord, suivi de l’autre appareil également gravement touché. Ils ont probablement souhaité rester à proximité de la côte au cas où, la situation s’aggravant, un atterrissage deviendrait inéluctable. Ont-ils été à nouveau touchés, par une batterie côtière ? C’est possible, toujours est-il que l’appareil de Sammon et Harris perdant de plus en plus d’altitude, le pilote n’avait, en arrivant sur Bourgenay, plus d’autre choix qu’un atterrissage forcé, tenté avec un appareil déjà délicat à piloter lorsque tout fonctionnait, dans un champ situé aux Forges. Le navigateur Harris, éjecté lors du crash est tué sur le coup ; il avait 23 ans. Le pilote Sammon est brûlé vif dans l’épave qui se consume alors que les munitions explosent ; il n’y a rien à faire. Il avait 21 ans.
Les deux corps seront récupérés le lendemain. Harris est identifié grâce à sa plaque matricule, tandis que Sammon n’est qu’un corps carbonisé non identifiable. Ils sont tous deux inhumés au cimetière de Saint-Hilaire-de-Talmont ; la garnison allemande aurait rendu les honneurs lors de la cérémonie. Le second Mosquito n’ira pas beaucoup plus loin et devra faire un amerrissage au large de l’ile d’Yeu, devant le port de La Meule. Un marin pêcheur recueillera les deux aviateurs qui seront capturés et envoyés dans un camp de prisonniers. Quant au navire allemand il sera repéré le lendemain par une autre patrouille de Mosquitos, en remorque vers La Rochelle ; il avait donc bien été touché par les deux Mosquitos !
ANNEXES
Extraits de l'Operations Record Book (ORB) des missions de juillet 1944 du Squadron 235
Source "The National Archives"
Sur la 1ère page, on apprend que la météo de ce 5 juillet était nuageuse avec quelques trouées, que les F/O Warwick et Sammon ont décollé à 7h53 le matin pour une mission de reconnaissance sur l'embouchure de la Gironde, et qu'ils ne sont pas rentrés. Il est supposé qu'ils ont attaqué un navier "briseur de barrage" de 1500 à 2000 tonnes.
Sur la seconde page, on apprend que le Mosquito de Sammon et Harris portait la lettre "R", qu'il décolla à 7h53 et que celui de Warwick et Gratton portait la lettre "J" et qu'il décolla à 7h54. "R" (donc Sammon) était le leader de la formation. Les deux avions ne sont pas rentrés. Des avions de Squadron 248 (lettres codes "B" et "D") repérèrent dans cette zone de l'estuaire de la Gironde un navire "briseur de barrage" avec un gîte de 30 degré sur tribord ce qui amena la conclusion que le navire avait dû être attaqué par Sammon et Warwick.
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