29 avril 1944

North American P-51B-10-NA Mustang s/n 42-106485 (code A9-V)
&

North American P-51B-5-NA Mustang s/n 43-6513 (code A9-Q)
Allaire (56)

(contributeurs : Isabelle Guillermic, Daniel Baron [Groupe Patrimoine & Histoire Locale d'Allaire], Philippe Guillermic, Frédéric Hénoff, Ann Trevor)


North American P-51 "Maggie's Drawers (1) " (s/n 42-106485) en vol vers la France le 8 mai 1944
Photo U.S. Army Air Forces photo 342-FH-3A16458-53135AC - source National Archives and Records Administration (domaine public)

(1)surnom donné au drapeau rouge utilisé pour indiquer un échec lors de l'entraînement au tir

Pilotes (363th FG - 380th FS) :
♦ P-51 code A9-V : 2nd Lieutenant Albert George JOHNSON
P
risonnier, référencé au Stalag Luft 1 à Bath, en Pomémranie occidental (Allemagne) sans précision de date, mais rentré aux USA en mai 1945.
Né le 09 mars 1921, à Saint Paul – Minnesota – USA, de George et Alpha Johnson.
Marié à Zera H Coulouris le 18 août 1945 – 3 enfants : John, Tina et Mark.
Albert est décédé le 19 juin 1983 à Little Falls – Morrison County – Minnesota - USA


♦ P-51 code A9-Q : 2nd Lieutenant Norman Davis HERSBERGER (matricule O-805045)
Prisonnier au Stalag Luft 3 Sagan – Silesia Bavaria (déplacé ensuite à Nuremberg-Langwasser) 49-11 (fermeture du camp en février 1945).
Né à Saskatchewan au Canada, le 30 octobre 1919, de Marshall et Edna HERSBERGER,
a trois frères Marshall, Homer et Wilson, élevés à Poolesville, dans un bungalow sur West Willard Road.
Marié à Eloise HERSBERGER – deux fils : NORMAN DAVIS HERSBERGER II et Tim Shoaf HERSBERGER,
tous deux de Covington et trois petits-enfants.
Norman est décédé le 1er janvier 2003 à Southaven – DeSoto County, Mississipi - USA


Norman Davis Hersberger

Photo Karen Owen via Glenn Wallace (Find a Grave)


La plaque d'identité militaire ("dog tag") de Norman Hersberger.
Cette plaque permettait de connaître l'identité d'un corps en cas de décès.

 

L'HISTOIRE (par Isabelle Guillermic)
Deux chasseurs américains Mustang P-51B s'écrasent à Allaire le 29 avril 1944

Le 363rd Fighter Group (380th Fighter Squadron), groupe équipé de P51 Mustang, entre au combat depuis l'Angleterre en février 1944, effectuant des misssions d'escorte de bombardiers et de mitraillage au sol. Ils participent à l'invasion de la Normandie, protégeant des planeurs et transports de troupes les 6 et 7 juin. En septembre 1944, alors basé au Mans, en France, le groupe est rebaptisé 363rd Tactical Reconnaissance Group. Pilotant des avions de type Lightning F5 et F6, le groupe a recueilli des preuves photographiques de l'emplacement et de la force des positions ennemies à l'appui des opérations aériennes et terrestres. Ils ont été particulièrement impliqués dans le soutien de la bataille des Ardennes à l'hiver 1944-45 et dans les efforts alliés pour percer la ligne Siegfried au début de 1945.
En avril 1944, le groupe quitte la base de Rivenhall pour Staplehurst dans le Kent en Angleterre. Mr Bill Piper, de la Société d'Histoire de Staplehurst, indique qu'il n'y avait pas vraiment d'aérodrome à Staplehurst. Plutôt un champ d'atterrissage créé sur une ferme près de Staplehurst, et c'était un prototype de terrain d'atterrissage avancé (ALG ou Advanced Landing Ground) tel qu'ils allaient apparaître en france après le débarquement. Il ne dura que quelques mois. Les pilotes et les éguipages américains vivaient sous des tentes. Mr Piper pense que les américains ne visitaient pas beaucoup Staplehurst car il y avait peu à faire dans cette petite communauté pendant la guerre, mais quand ils venaient, ils étaient bien accueillis.
(Une plaque commémorative, depuis a été érigée sur le site de l'ALG où quelques officiers supérieurs américains ont assisté à la cérémonie).


Vue aérienne de la base de Staplehurst le 21 mai 1944
Photo: Royal Ordinance Survey - United Kingdom Government - Domaine Public

Ce 29 avril 1944 est programmée pour la 8th Air Force, une mission d'attaque massive sur la gare de Friedrichstrasse à Berlin. Un programme de grande ampleur puisque vont participer :
751 bombardiers issus de 8 Combat Wings dotées de B17 et de quatre dotées de B24, répartis en trois forces :
- la première force composée de 263 B17, issus de quatre Combat Wing de la 3rd Bomb Division.
- la deuxième force composée de 236 B17, issus de quatre Combat Wings de la 1st Bomb Division.
- la troisième force composée de 252 B24 issus de quatre Combat Wings de la 2nd Bomb Division.
Un soutien de chasseurs de seize groupes du VIII Fighter Command (593 avions), quatre groupes du IX Fighter Command (183 avions) et deux Squadrons dotés de Mustang P51 appartenant à la
RAF (24 avions). Deux groupes de P47 du VIII Figther Command étaient prévus pour effectuer une seconde sortie lors du trajet retour des bombardiers.

Ce 29 avril 1944, au retour d'Allemagne, il est indiqué sur certains documents "erreur de briefing" (peut-être une erreur de cap retour) et également la présence de brouillard.
Néanmoins, d'autres éléments vont apparaître :
- le 2nd Lt Norman Davis HERSBERGER voit le niveau de carburant de son avion diminué et se rend compte qu'il ne pourra rentrer en Angleterre. Les combats au-dessus de l'Allemagne furent
violents et longs, la consommation de carburant plus importante.
- le 2nd Lt Albert G. JOHNSON a son avion qui semble avoir des problèmes de moteur (voir en annexe les MACR 4431 et 4435). Un retour vers l'Angleterre, semble alors compliqué.
Ils décident alors tous les deux de quitter leurs avions en même temps. Ils sont au-dessus de la commune d'Allaire dans le Morbihan (56).

Les habitants d'Allaire apportent leur aide aux aviateurs tombés en parachute.

Il est environ 16h lorsque Madame Marthe RENAUDEAU voit l'aviateur Norman Davis HERSBERGER tomber à quelques mètres de sa maison. Son frère aîné, Maurice RENAUDEAU, réfractaire au service obligatoire, désigné à partir en Allemagne au titre de la fameuse relève, recherché et convoqué maintes fois au tribunal allemand de Vannes, arrive sur les lieux et aide Norman à se débarrasser de son parachute, puis l'emmène à travers la campagne. Norman est tombé à 80 mètres de la gendarmerie (dans le jardin ?), dans une maison en construction. En 2025, la gendarmerie, de l'époque, a été réaménagée en logements privés et se situe au 22 rue de Redon. 


Messages de la Gendarmerie de Vannes relatant la chute des deux avions qui sont dit "tombés en flammes" à proximité d'Allaire
Source Archives Départementales du Morbihan

Peu de temps après, la Gestapo arrive de Redon sur les lieux de l'accident et commence les recherches, heureusement qui resteront vaines. Les allemands étaient furieux après les français. Ils avaient vu l'aviateur mais personne ne voulait indiquer la direction prise. Il sera d'ailleurs reproché également à la gendarmerie d'Allaire son laxisme par la Feldgendarmerie. Effectivement, six heures se passeront entre le crash et le passage des allemands à la gendarmerie sans qu'aucune recherche soit effectuée.


Message de la Gendarmerie de Vannes qui précise que la Feldgendarmerie a reproché à la Gendarmerie Française
son manque de zèle dans la recherche des aviateurs
Source Archives Départementales du Morbihan

Madame Marthe RENAUDEAU part ensuite rejoindre son frère, munie de vêtements, avec son jeune frère. Arrivés sur les lieux, elle fait changer Norman et part avec lui, changeant complètement de  direction pour éviter les poursuites. Après de nombreux kilomètres, ils arrivèrent en lieu sûr et la nuit tombant, elle quittait Norman exténué. Le dimanche, elle ne bougea pas de la maison, car les « boches » étaient là et effectuaient toujours des recherches et questionnaient les gens. Enfin, le lendemain, le 1er mai, jour de congé, elle partit avec son frère revoir Norman et son camarade Albert G. JONHSON, tombé également à quelques kilomètres d'Allaire. Elle leur sauta au cou en leur offrant une bouteille de champagne et des vêtements. Mais hélas, le 14 juin, la Gestapo et la milice vinrent chercher le père de Marthe Renaudeau et il fût déporté au camp de concentration de Neuengamme où il décéda après de terribles souffrances et privations. Il était instituteur à Allaire.

Monsieur COYAC, dans une déclaration, indique qu'après avoir pris connaissance du fait que Norman Davis Hersberger a été mis en sécurité, il était de son devoir, en tant que membre d'une organisation de résistance, de rechercher le second aviateur. Vers 18h00, il apprend qu'il est chez sa tante Madame Veuve CRUAUD au Bot, à Allaire. Il part le voir et constatant qu'Albert G. JONHSON est trop proche de l'accident, il décide de le mettre dans un lieu plus sûr. Mais il se rend compte qu'Albert G. Johnson est blessé à la jambe et qu'il est intransportable. Il décide alors de différer sa sortie jusqu'à 1h30 du matin. Le 1er mai 1944, après l'avoir pansé, il l'emmène chez une autre de ses tantes, Madame Veuve JOUVANTE à Bled en Béganne. Le trajet fut très pénible. JOHNSON ne pouvant se servir que d'une jambe, il dut, avec un aide, Monsieur Georges LEBEL, le porter, lui, un gaillard de 1,83 m, sur 3 kms, à travers les bois. Il indique que chez Madame JOUVANTE, ils lui ont apporté les meilleurs soins et que JOHNSON n'a pu oublier le fameux champagne « Bérard », qu'ils burent en parlant de la victoire qui était proche. Dans la soirée, il habilla JONHSON en civil tout à neuf, lui remit 2000 francs et le conduisit chez Monsieur Auguste MOQUET à La Beraye en Caden, où il retrouva son camarade, Norman Davis HERSBERGER. Il fait remarquer dans son témoignage qu'il rentra à Allaire avec les 2000 francs mais pas avec le costume neuf. La famille MOQUET habitait le château de La Beraye à Caden. Famille de 10 enfants (à l'époque puis 11 après guerre). Nous avons pu rencontrer Mr Alain MOQUET et son fils Alban, à Monterblanc en mars 2025.


Deux photos du chateau de la Béraye à Caden où vivait la famille Auguste MOQUET et sa famille.
Nos deux aviateurs américains furent cachés quelques jours dans le bâtiment à droite sur la photo ci-dessus
(une échelle est le long du mur de ce bâtiment).

Photo : famille MOQUET 

Du passage de nombreux membres d'équipage cachés à La Beraye, les enfants ne les ont jamais croisé. Les personnels navigants alliés sortaient uniquement la nuit. Ils étaient cachés dans les combles d'une des dépendances du domaine (voir photo ci-dessus). Les Lieutenants Norman Davis HERSBERGER et Albert GEORGE Johnson restèrent 3 à 4 jours au Château. Puis les pilotes furent remis au groupe BOA commandé par Raymond CHEMIN à Saint Jean La Poterie, pour prendre le train. Malheureusement à Bayonne, ils furent arrêtés.

Dans un article du Monocacy Monocle de Rande Davis (journal local publié à Poolesville, dans le Maryland, village où grandit HERSBERGER - voir également ci-dessous la rubrique "La presse en parle"), Norman Davis HERSBERGER raconte la suite :

" Norman Davis Hersberger a obtenu son diplôme du lycée de Poolesville en 1938. Si vous lui aviez demandé, à lui qui a passé une grande partie de sa vie à Covington, dans le Tennessee, s'il avait des regrets concernant sa scolarité à PHS, il aurait probablement répondu qu'il aurait dû travailler plus dur en cours de français. Six ans après l'obtention de son diplôme, le jeune lieutenant s'est retrouvé à sauter en parachute au milieu du territoire ennemi en France, six semaines avant le Jour J. Il a été secouru par la Résistance française et caché en Bretagne pendant que des plans étaient élaborés pour le faire passer en Espagne. Ces plans ont été contrariés lorsqu'il a été capturé par la Gestapo. Cinquante ans plus tard, dans une lettre, le combattant de la Résistance française Jean Claude Moussat a fait savoir à Hersberger à quel point il était considéré comme un héros pour avoir refusé de donner à la Gestapo les noms et les contacts de la Résistance française qui lui étaient venus en aide. Moussat a écrit : « Il était courageux de supporter la torture de la Gestapo. Sans votre silence courageux, les membres de notre propre groupe et réseau auraient été capturés et tués ». Hersberger a répondu : « Je suis reconnaissant pour votre aide qui m'a permis de tenter de m'échapper vers l'Angleterre ».

Hersberger avait effectué trente-neuf missions lorsque, le 29 avril 1944, lui et son camarade pilote Albert Johnson, deux pilotes de chasse Mustang en mission de bombardement, sont tombés en panne de carburant en raison de la défaillance de l'équipement de transmission radio. Un garçon de seize ans les a repérés après avoir entendu le bruit de l'accident de l'avion. Le jeune homme travaillait avec Moussat, qui dirigeait la résistance dans cette région. Hersberger se souvient : « Un adolescent et quelques autres hommes se sont précipités vers nous dès que nous avons touché le sol. Le garçon criait 'Vite, vite', alors nous avons commencé à courir ». Hersberger avait appris un peu de français à PHS et savait que cela signifiait « vite ». « Comme ils ne brandissaient pas d'armes, nous n'avons pas posé de questions ».

C'est Moussat, qui avait rejoint la résistance en 1940 pour éviter d'être enrôlé dans l'armée allemande, qui a dirigé l'interrogatoire des jeunes pilotes. Les hommes ont reçu des vêtements civils et de fausses cartes d'identité, et un voyage périlleux vers l'Espagne a commencé. En grand danger, ils ont été cachés dans des granges et des villages, voyageant à vélo pour tenter d'atteindre l'ambassade américaine en Espagne. Finalement, le plan a changé pour quitter la France en train. Il a d'abord été emmené à Paris et caché pendant deux semaines dans un appartement. Quittant Paris, ils se sont ensuite rendus à Bordeaux, puis vers Dax, chaque ville les rapprochant de l'Espagne. Mais les choses ont mal tourné. Le 5 juin 1944, la veille du Jour J et seulement dix minutes avant l'arrivée du train à Dax, lors d'un contrôle d'identité de routine, la Gestapo a fouillé leur compartiment. « Nous étions tous les deux censés être des Français. Johnson a fait semblant d'être sourd et muet, et j'ai essayé d'utiliser mon français, insistant sur le fait que je ne comprenais pas l'anglais ». L'interrogateur a failli rendre sa carte d'identité à Hersberger, « mais quand il m'a demandé où j'allais, le temps que je traduise ce qu'il avait dit pour lui répondre en français, il est devenu soupçonneux » C'est alors que l'agent de la Gestapo a crié : « Zemite ! » [venez avec moi]. « J'aurais aimé avoir étudié davantage le français au lycée, j'aurais probablement réussi à m'en sortir », a-t-il déclaré cinquante ans plus tard.

Hersberger a toujours pensé qu'il était impossible pour la Gestapo de connaître ses déplacements sans l'aide d'un informateur. De Bordeaux, ils ont été emmenés au quartier général de la Gestapo à Bayonne. Hersberger n'a donné que son nom, son grade et son numéro de matricule, même sous une douleur et une torture immenses. « Le type [interrogateur] était tellement irrité que je ne parle pas, qu'il est sorti de derrière son bureau et m'a giflé. La seule chose dont je me souviens ensuite, c'est que j'étais au sol ». Ils ont appelé un exécuteur qui, avec une canne, a commencé à battre Hersberger jusqu'à ce que la canne se brise. L'exécuteur a ensuite utilisé un tuyau en caoutchouc, puis une matraque, mais n'a pas réussi à faire parler Hersberger. Hersberger a tenté de se protéger en couvrant sa tête avec ses bras. « Je ne sais pas combien de temps le passage à tabac a duré, mais il a dû finir par m'atteindre à la tête, car ce dont je me souviens ensuite, c'est de m'être
réveillé dans un sous-sol sombre avec des flaques de boue et une fuite gouttant du plafond 
».

Dormant dans des cellules bondées, sur un matelas infesté de puces, une paillasse de paille sur le béton, il a commencé sa peine de prison de dix-huit mois. Avec seulement un peu de pain, de café et parfois des haricots, il fut transféré dans cinq prisons différentes en un peu plus d'un an. Lors de sa capture, il pesait 82 kilos, mais au moment où il a été remis aux troupes de l'armée de l'air allemande, deux mois et demi plus tard, il ne pesait plus que 44 kilos. Menotté, lui et d'autres prisonniers ont été conduits au Stalag Luft 13 en Pologne [vraisemblablement le Stalag Luft III et non 13]. Des milliers de prisonniers ont marché à dans la glace et la neige pour éviter les troupes soviétiques. « Une marche commençait à 3 heures du matin et durait jusqu'au soir, où ils nous mettaient dans des granges », disait-il. Plus tard, ils furent transférés à Nuremberg, puis finalement à Mossberg, où ils ont été libérés par la Troisième Armée du général George S. Patton.

De son expérience, il a humblement déclaré : « On ne savait jamais si on allait sortir de là. Il fallait compter sur sa volonté de survivre pour vivre ».

Des pièces d'avion retrouvées 60 ans plus tard

Sur les deux avions P-51 Mustang, celui s'étant posé dans un champ fût récupéré par les allemands. Le deuxième tomba dans la ferme de Monsieur LE DAYON a Vau Jouan. Les vestiges de l'avion apparurent en 2004, soit 60 ans plus tard, lorsqu'un agriculteur s'aperçu que ses vaches s'abîmaient les pattes dans une ronceraie située dans un lieu anciennement marécageux. Il va alors découvrir un radiateur et un certain nombre de fragment sous les épines. Gérad CERIZIER*, intéressé par l'histoire de la seconde guerre mondiale fût contacté et se chargea alors d'extraire les morceaux d'avions. Il décida ensuite de remettre au Musée de la Résistance de Saint Marcel, les pièces du P-51, en remerciement de l'aide apportée par les résistants bretons aux deux pilotes américains.
Les pièces sont actuellement sauvegardées au Morbihan Aéro Musée à Monterblanc. 

Après guerre, Monsieur LEBEL, qui aida Albert G Johnson, reçu plusieurs courriers de sa part. Il envisagea même de retrouver les pilotes, 22 ans après. Malheureusement, ses courriers restèrent sans réponse et le Maire d'Allaire de l'époque était peu coopérant.

* Gérard CERIZIER est aujourd'hui membre de l'ABSA 39-45

Remerciements à :
- Monsieur Alain MOQUET pour son témoignage
- Madame Ann Trevor pour ses recherches sur les "Helpers" aux Archives Nationales Américaines à Washington
.
- Monsieur Rande Davis du Monogacy Monocle, Barnsville, Maryland (USA)
- Monsieur Tristan Leroy du Musée de la Résistance en Bretagne - Saint-Marcel (56) : site du musée.

Source documents :
- Archives Départementales du Morbihan (56).
- Archives Nationales Américaines à Washington (via Ann Trevor).

 

QUELQUES PIECES DU MUSTANG P-51B S/N XXXX

 

LA PRESSE EN PARLE

     • The Monogacy Monocle, 16 mars 2007 
       
with courtesy of Rande Davis, Barnesville, Maryland (USA) 

     • The Monogacy Monocle, 31 mars 2023 
       
with courtesy of Rande Davis, Barnesville, Maryland (USA) 

ANNEXES

     • Missing Air Crew report n°4431 (rapport de perte) concernant Norman Davis HERSBERGER.
       
(source : Archives Nationales Américaines)


Dans cette page, le Captain Martin L. DELONG précise : 
" Le 29 avril 1944, je menais le Red Flight constitué par les Lieutenants Snyder, Ballinger, Tyler et moi pour une mission d'escorte de bombardiers
sur Berlin. Nous retrouvâmes les bombardiers tôt, à 10h00, à l'ouest de Lingen et j'ai positionné le Blue Flight mené par le Lieutenant Owen
sur le côté gauche du second groupe ("box") de bombardiers.Le Blue Flight occupa cette position et ce fut la dernière fois que nous pûmes 

identifier positivement le Blue Flight. Cependant, peu de temps avant d'arriver sur la cible, nous entendîmes à la radio que le Lieutenant Johnson,
Blue #4,avait des ennuis de moteur. Nous entendîmes le Lt Owen répondre "Je serai avec toi dans une minute". Le Lieutenant Johnson fut
entendu un peu plus tard dire au Lieutenant Owen qu'il avait toujours des ennuis de moteur. Je n'entendis plus rien ensuite".


Sur cette page, HERSBERGER raconte les circonstances de sa chute en Bretagne.
Il précise que son avion est tombé vers Brest à environ 5 miles de Redon. Il raconte que son ailier, Albert G. JOHNSON, s'est parachuté
10 minutes avant lui et qu'il avait atterri à environ 5 miles de lui. Ils étaient tous deux à la merci de la Gestapo.
Ils essayèrent d'éviter la capture jusqu'au 5 juin 1944, date à laquelle ils furent capturés à Bayonne.
Ils furent emmenés à la prison de Bayonne jusqu'au 1er juillet, puis ils furent envoyés à la prison de Fresnes, près de Paris.
Ils y restèrent jusqu'au 1er août 1944 puis furent déplacés en Allemagne. 
Il vit JOHNSON pour la dernière fois à Francfort sur le Main où ils furent séparés. Il ne revit JOHNSON qu'en septembre 1945
au Centre de Répartition de Miami Beach. Il était alors en bonne santé.


Dans ce document, il est indiqué que le Lt HERSBERGER fut aperçu pour la dernière dans une zone circulaire autour de la ville allemande
de Lingen, soit très loin d'Allaire où il se crasha.

Dans le reste du MACR, il est mentionné le "dog tag" (plaque d'identité militaire) d'HERSBERGER mais aussi des informations relatives
aux 2 autres P-51 Mustang tombés ce 29 avril 1944 près de Saint-Jean d'Angely, en Charente-Maritime (à l'époque Charente-Inférieure).
Nous savons que les Allemands avaient pensé qu'HERSBERGER (et JOHNSON) étaient les pilotes de ces deux autres Mustang.
Ces deux autres Mustang étaient le s/n 43-6804 piloté par le 1st Lt Arthur W. Jr OWEN (mentionné dans les MACR) et le 43-6852
piloté par le F/O Daniel G. DIYA, tous deux de la même unité qu'HERSBERGER et JOHNSON. 

 

     • Missing Air Crew report n°4435 (rapport de perte) concernant Albert George JOHNSON.
       
(source : Archives Nationales Américaines)


Dans cette page, le 2nd Lt Edward P. BALLINGER précise : 
" Le 29 avril 1944, je menais le second élément du Red Flight mené par le Captain Delong pour une mission d'escorte de bombardiers sur Berlin.
Nous retrouvâmes les bombardiers et les escortèrent jusqu'à la cible. Vers approximativement 11h30, un peu avant la cible, le Lt Johnson (Blue #6)
appela son leader, le Lt Owen, et j'entendis le Lt Johnson dire à Blue Leader que son moteur avait des difficultés et qu'il rentrait à la maison.
J'entendis le Lt Owen dire "on te rejoint dans une minute". J'entendis également le Lt Johnson demander au Lt Hersberger (Blue #8) d'attendre
".


Dans ce document, il est indiqué que le Lt JOHNSON fut aperçu pour la dernière dans une zone circulaire autour de la ville allemande de Lingen,
comme HERSBERGER, soit très loin d'Allaire où il se crasha.

 

     • Carte d'enregistrement de Norman Davis Hersberger aux armées (10/16/1940 - 03/31/1947)
       
(source : Fold3 - Archives Nationales Américaines)

 

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