31 août 1944

Handley Page Halifax B Mk III (MZ879 code BM-O)
En mer, face à Saint-Malo (35)

(contribution : Thierry Trotin, Olivier Brichet, Claude Archambault, Daniel Dahiot, Jean-Michel Martin)

Handley page halifaxmk iii mz879 code bm o
© profil Jean-Marie Guillou


Handley Page Halifax Mark III

© UK Government, domaine public - Source www.raf.mod.uk

No 433 squadron rcaf badge
Equipage (no 433 Squadron) :

- Flying Officer (pilote) James Ralph BEVERIDGE (matricule J/26756), 26 ans. RCAF
Panel 245. RUNNYMEDE MEMORIAL


© Photo courtesy of Shirley Stone
 

- Sergeant (mécanicien de bord) Charles William GARRETT (matricule 1896238), 36 ans, RAF Volunteer Reserve
Panel 229. RUNNYMEDE MEMORIAL

© Photo courtesy of Shirley Stone

 

- Pilot Officer (navigateur) Frederic Cuthbert HARMAN (matricule J/89312), 31 ans, RCAF
Panel 250. RUNNYMEDE MEMORIAL

© Photo courtesy of Shirley Stone

 

- Pilot Officer (bombardier) Wendell Lyall LONG (matricule T/89159), 21 ans, RCAF
Panel 251. RUNNYMEDE MEMORIAL

© Photo courtesy of Shirley Stone

 

- Pilot Officer (opérateur radio - mitrailleurLorne Stanley GUERNSEY (matricule J/86188), 25 ans, RCAF
Panel 250. RUNNYMEDE MEMORIAL

Lorne Stanley GUERNSEY © Photo courtesy of the Guernsey - Smith family

© Photo courtesy of Shirley Stone

 

- Pilot Officer (mitrailleurGeorge William PHARIS (matricule J/95167), 29 ans, RCAF
Panel 252. RUNNYMEDE MEMORIAL


© Photo courtesy of Shirley Stone

- Pilot Officer (mitrailleurJames Reid HAWKINS (matricule J/95166), 20 ans, RCAF
Panel 250. RUNNYMEDE MEMORIAL

© Photo courtesy of Shirley Stone

L'HISTOIRE

A partir de 1942, les Allemands fortifient l'île de Cézembre. Des canons de gros calibre interdisent l’accès de baie de Saint-Malo aux navires alliés. Elle est également dotée d’une puissante défense antiaérienne. L’île, commandée par l'Oberleutnant Richard Seuss, est occupée par près de 400 hommes : des marins allemands, des soldats russes, italiens et polonais.

Le 6 août 1944, l’armée américaine arrive à Saint-Malo par la route nationale 137… Le 17 août, après plusieurs jours de combats meurtriers et de nombreuses destructions, les Allemands qui occupent la cité corsaire capitulent. L’île de Cézembre est le dernier bastion qui résiste. Pour les Américains, la destruction de cette position est primordiale afin qu’ils puissent utiliser les ports de Granville, Cancale et Saint-Malo pour l’acheminement du matériel et des provisions qui sont vitaux pour eux.

L’idée d’un débarquement est très vite écartée car il serait très coûteux en vies humaines. On lui préfère un pilonnage systématique par l’artillerie terrestre, soutenu par l’aviation qui largue des bombes explosives, incendiaires au phosphore ou au napalm. Cézembre reçoit ses ordres de Jersey, commandée par le vice amiral Hüffmeier, un fervent nazi qui applique avec zèle les consignes du führer : résister aux alliés afin de retarder leur progression vers l’Allemagne. Richard Seuss refuse donc de capituler… Puisqu’il en est ainsi, le commandement américain décide d’anéantir la garnison avec les obus de 380 mm du cuirassé britannique Malaya. Malgré ce « déluge de fer », aucun drapeau blanc n’apparaît…

Le jeudi 31 août marque l’apogée de cet enfer. En fin de matinée, 165 Halifax attaquent l'Île. Il fait beau et le ciel est dégagé. Cinq Mosquito "Pathfinder" (éclaireurs) des Squadrons 105 et 109 (voir annexes) furent envoyés pour marquer les cibles permettant ainsi aux quadrimoteurs de larguer leurs bombes (un des cinq Mosquitos n'effectua pas de marquage). Le groupe de bombardiers vole à 3 000 pieds (environ 900 m) au-dessus de la cible et effectue un bombardement assez concentré. Un Mosquito de reconnaissance photo du Squadron 627 accompagne le raid (voir annexes) ce qui permettra de constater un bombardement très concentré.


Photo prise par un Mosquito du no 627 SQN après le raid.
Source : Operation Record Book SQN 627 - National Archives

Les Malouins libérés depuis peu, se sont massés sur le Sillon pour assister au « spectacle » ! Après quatre longues années passées sous le joug des Allemands, ils ne sont pas mécontents de voir l’occupant subir les bombardements. 15 appareils canadiens du Squadron 433 participent à ce raid. Le Halifax « If any » (MZ879), piloté par James Ralph Beveridge vient de larguer ses bombes lorsqu'il est touché par la D.C.A. Il perd rapidement de l’altitude et se dirige alors vers la pointe de la Varde, sous le regard anxieux des Malouins. L’appareil est trop bas pour que l’équipage puisse sauter en parachute. Beveridge et son copilote décident de tenter un amerrissage en s’approchant au maximum de la pointe de la Varde. L’avion percute brutalement la surface de l’eau, se brise et coule rapidement. La mer est basse et les nombreux témoins affluent sur la plage pour recueillir les éventuels survivants. L’appareil a disparu, aucun des sept membres d’équipage n’a pu quitter son bord, leurs corps ne seront jamais retrouvés. Le mécanicien, Charles William Garrett, était le seul Anglais de l’équipage, âgé de 36 ans, il avait dépassé l’âge légal pour voler. Il a probablement été obligé d’insister pour contourner le règlement de la R.A.F. Le plus jeune, James Reid Hawkins, le mitrailleur dorsal n’avait que 20 ans. George William Pharis, le mitrailleur arrière, avait déjà perdu son frère en novembre 1943, dont l’appareil s’était écrasé. Deux jours plus tard, l’île de Cézembre finira par capituler…

Ces 165 bombardiers étaient répartis comme suit :

L'EQUIPAGE DU HANDLEY PAGE HALIFAX "IF ANY"


L'équipage du Handley Page Halifax "If Any".
Debout de gauche à droite : C.W. GARRETT, inconnu, F.C. HARMAN, J.R. HAWKINS, W.L. LONG
Accroupis de gauche à droite : J.R. BEVERIDGE, L.S. GUERNSEY
G.W. PHARIS n'est pas sur la photo.

- James Ralph BEVERIDGE avait 26 ans. Il était le fils de John Ferdinand et Catharine Beveridge, de London dans l'Ontario (Canada). Né le 17 avril 1918 à Colwyn Bay, au Pays de Galles (Grande Bretagne), il est arrivé au Canada à l'âge de 3 ans. Son père avait servi pendant la première guerre mondiale. La famille a vécu dans l’Ontario à Hamilton puis à London. James a fait ses études dans l'Ontario et aux États-Unis puis a travaillé ensuite comme inspecteur en aéronautique pour De Havilland Aircraft Limited à Toronto. Il avait un frère, John Cyril Beverage, qui servit comme Lieutenant dans la Marine Royale canadienne. Il s'est enrôlé le 6 avril 1942 à Hamilton. Il n'était pas marié mais était fiancé à Mlle E. Allen qui vivait à Nottinghamshire en Angleterre. 
Les centres d’intérêts et loisirs de James R. Beveridge étaient l'ingénierie, la photographie, le travail du bois et la peinture à l'huile. Ses sports : le cricket, le baseball, le ski, le tir à la carabine et au revolver.

- Charles William GARRETT avait 36 ans (né en 1908). Il était le fils de Andrew et Louise Garrett, et le mari de Kathleen D. Garrett, West Dulwich, Londres. 

- Frederic Cuthbert HARMAN était né le 3 septembre 1912 et avait 31 ans. Il était le fils de Harold Frederic Harman et le beau-fils de Marion H. Harman, de Victoria, en Colombie Britannique (Canada). Il habitait à Winnipeg, dans le Manitoba, où il était allé à l'école. Il a suivi 4 années d'études secondaires à la Kelvin High School de Winnipeg. Puis il travailla pour la Banque de Montréal à Vancouver, en  Colombie-Britannique, à différents postes, dont la comptabilité. Il s'est enrôlé le 30 juin 1942 à Vancouver. Il n'était pas marié. Ses centres d’intérêts et loisirs étaient les équipements marins et les travaux mécaniques, la philatélie, la chasse et la pêche. Ses sports : le golf, le tennis, le basket-ball et le hockey.

Wendell Lyall LONG, né le 31 mai 1923, avait 21 ans. Il était le fils adoptif de Jack et Irene Long, de Chemainus en Colombie Britannique (Canada). Il etait né en 1923 dans le Michigan aux Etats Unis. Il avait une sœur également adoptée. Il habitait en Colombie Britannique au Canada. Il est allé 12 années à l’école puis a travaillé comme mécanicien de chantier, mécanicien et soudeur. Il s'est enrôlé le 13 juin 1942 à Vancouver.

- Lorne Stanley GUERNSEY est né le 2 janvier 1919. Il avait 25 ans. Il était le fils de Stanley M. et Rose H. Guernsey, de Kenora, dans l'Ontario (Canada). Lorne S. Guernsey est allé à l'école à Kenora. Avant la guerre il fut tour à tour apprenti mécanicien, camionneur, puis inspecteur en aéronautique. Il s'était en rôlé le 14 septembre 1941 à Kenora. Ses centres d’intérêts étaient le chant et le théâtre, et ses sports le hockey et le football. Il n'était pas marié et n'avait pas à notre connaissance de frères et sœurs.


Photo via Shirley Stone

- George William PHARIS, né le 11 septembre 1914 et avait 29 ans. Il était le fils de Leslie E. et Marie B. Pharis, de Magrath, Alberta, Canada. Il n'était pas marié. Son frère George a été tué le 13 novembre 1943 à bord d’un hydravion Sunderland du no 423 Squadron qui s’écrasa suite à des ennuis de moteur lors d’une patrouille anti sous-marine. Il avait une sœur qui est devenue une auteure et dramaturge célèbre. Il aidait à la ferme familiale et travailla comme mécanicien et ingénieur automobile. Il aimait jouer aux échecs. Ses sports étaient la boxe, le badminton, la natation et le baseball. Il s'est enrôlé le 12 décembre 1942 à Lethbridge, ALberta.

- James Reid HAWKINS né en 1924, avait 20 ans. Il était le fils de James et Josephine Hawkins, de Toronto, en Ontario (Canada), où il vécut et alla à l'école. Il travailla comme commis de bureau pour la Régie des alcools de l'Ontario. Il n'était pas marié et avait 3 soeurs. Ses centres d’intérêts étaient le dessin et ses sports le hockey, la boxe, le basket et le football.


Photo via Shirley Stone

 

L'EPAVE RETROUVÉE

Avec un rapport d’escadrille très succinct, la solution pour localiser le point de chute de cet avion était de retrouver des témoins. En 1998, un appel à témoins est lancé et huit personnes y répondent. Ce fut très émouvant de lire ces lettres écrites par des personnes âgées qui étaient adolescentes à l’époque. Toutes ont vu le bombardier tomber en mer, en revanche les versions divergent… Olivier Brichet et Thierry Trotin déterminent alors une zone de recherche assez vaste : un rectangle de 1 km sur 2.

Ensuite ils ratissent la zone au sondeur mais sans succès. Comme les autres épaves d’avions de la région, le bombardier est certainement disloqué. Nos plongeurs optent alors pour une méthode beaucoup plus aléatoire : des plongées en dérive... Pendant 20 ans, ils effectuent plus de 40 plongées, portés par les courants… Le 30 juin 2018, Yann Ecolan, un plongeur malouin, confie un nouvel indice : la position GPS d’une hélice tripale. En plongeant, nos plongeurs identifient une hélice Hamilton Standard, hélice qui était montée sur les Halifax. Elle gît seule, sur un tombant rocheux, probablement déposée par des pêcheurs professionnels. La position de cette hélice indique une latitude ; en la recoupant avec les témoignages de l’époque, les recherches sont donc orientées à l’Est de ce point. Le 11 juillet, plusieurs plongées en dérive sont effectuées et lors de la dernière, un morceau d’aile isolé est découvert. Thierry Trotin retourne sur les lieux avec Vincent Colleu, en poussant la sensibilité du sondeur, et ils obtiennent plusieurs petits échos. Sous l’eau, ils découvrent les quatre moteurs du bombardier et de nombreux débris qui reposent sur un fond vaseux, recouvert de crépidules. L’avion a beaucoup souffert des tempêtes et des dragues de pêcheurs. Thierry Trotin identifie formellement l’appareil en trouvant une « chemise louvoyante », caractéristique des moteurs Bristol Hercules qui équipaient les Halifax.


La chemise louvoyante retrouvée sur place, typique d'un moteur de Halifax.
Photo collection Brichet et Trotin

Il semblerait que les pêcheurs connaissaient cette épave, ainsi que les pompiers de Saint-Malo, qui auraient remonté une hélice dans les années 80.

Olivier Brichet et Thierry Trotin firent part de leur découverte à Rolland Mazurié de Garenne, alors président du Souvenir Français de Saint-Malo, qui organisa une commémoration en mer le 31 août 2019 (voir plus loin).  En hommage aux membres d'équipage disparus, ces plongeurs déposèrent sur le site, sur un des moteurs du Halifax, une plaque commémorative.


La plaque commémorative déposée sur l'épave du Halifax. Le texte indique :
"A la mémoire des aviateurs canadiens décédés le 31 août 1944, lors du crash de leur bombardier Handley Page Halifax
James Ralph Beveridge
Lorne Stanley Guernsey
Frederic Cuthbert Herman
Charles William Garrett
James Reid Hawkins
Wendell Lyall Long
George William Pharis
Cet avion est leur tombe, respectez-la.
"

Photo collection Brichet et Trotin

Ci-après les magnifiques photos de leurs plongées.




















Photos collection Brichet et Trotin

COMMÉMORATIONS

31 août 2019 : 75 ans !

Ce jour-là, Olivier Brichet et Thierry Trotin, accompagnés du fils de Thierry, emportent avec eux un montage photo réalisé par Shirley Stone, une Canadienne dont l’aide fut précieuse dans la collecte d’information sur l’équipage, et décident de rendre un émouvant hommage à l’équipage. Ils se rendent en mer, sur les lieux du crash, à bord d’un bateau à moteur pour déposer sept fleurs.



La planche souvenir réalisée par Shirley Stone, une Canadienne qui aida Olivier et Thierry dans leur démarche de mémoire.
Photo collection Brichet-Trotin & Shirley Stone

Sur place, Olivier Brichet, le cœur rempli d’émotion, fit la lecture de ces quelques mots :

« Il y a 75 ans, le 31 août 1944, après avoir bombardé l’île de Cézembre, le Handley Page Halifax MZ879 s’est abîmé en mer à cet endroit.

Le crash fut si violent que tous les hommes d’équipage périrent : Le pilote, James Ralph Beveridge, le co-pilote, Lorne stanley Guernesay, le navigateur, Frederic Cuthbert Herman, le mitrailleur de la tourelle dorsale, James Reid Hawkins qui n’avait que 20 ans, le bombardier, Wendell Lyall Long, le mitrailleur de queue, George William Pharis et le mécanicien, Charles William Garett, le seul britannique de l’équipage. Nous pensons à sa fille Kathleen qui perdit son papa, ainsi qu’aux familles des autres membres d’équipage.

Nous ne devons jamais oublier ces hommes, engagés volontaires, qui sont morts en combattant pour libérer notre pays du joug de l’occupant nazi. L’épave de cet avion demeure leur linceul pour l’éternité. »

Nous vous laissons découvrir ci-dessous les photos de ce moment émouvant.


Olivier Brichet présente la planche souvenir du 75e anniversaire da la disparition de l'équipage.
Photo collection Brichet-Trotin


Thierry Trotin présente à son tour la planche souvenir en mémoire de l'équipage.
Photo collection Brichet-Trotin


Gabriel Trotin, fils de Thierry, a tenu également à rendre hommage à l'équipage.
Photo collection Brichet-Trotin


Olivier Brichet et Thierry Trotin rendent hommage à l'équipage du Handley Page Halifax "If any".
Photo collection Brichet-Trotin


Thierry Trotin dépose des roses sur le lieu du crash du Handley Page Halifax "If any".
Photo collection Brichet-Trotin



Les roses flottent quelques temps comme pour marquer l'instant.
Photos collection Brichet-Trotin

IN MEMORIAM

♦ "Livre du Souvenir de la Seconde Guerre Mondiale"
   
(source : Mémorial virtuel de guerre du Canada)

   
   
- page 249 : 
James Ralph Beveridge  

   - page 328 : Frederic Cuthbert Harman  

 

   - page 368 : Wendell Lyall Long  

   - page 323 : Lorne Stanley Guernsey  

 - page 416 : George William Pharis  

 - page 331 : James Reid Hawkins

  

ANNEXES

(source documents  : The National Archives sauf mention contraire)

Operational Record Book du Squadron 433 pour la date du 31 août 1944
   - résumé de la mission

Le texte encadré en rouge indique pour la date du 31 août 1944 :

"Fine, 2/10ths clouds, fresh wind from NE, visibility good. Daylight operations were laid on and fifteen A/C took off to participate in an attack on a heavy gun emplacement, situated on a small island just off the coast at St. Malo, France. The weather was good with good visibility. The crews attacked from the low level of 3,000 feet. No enemy opposition was encountered at the target but the two channel islands, Jersey and Alderney gave a small amount of trouble. The bombing was accurate and good results were achieved. A/C "O", captained by J26756 F/O J.R. Berveridge, failed to return from this operation."

ce qui signifie :

"Beaux nuages ​​2/10èmes, vent frais du NE [Nord Est], visibilité bonne. Des opérations ont été lancées de jour et quinze A/C [AirCraft = avions] ont décollé pour participer à une attaque contre un emplacement de canons lourds, situé sur une petite île juste au large de Saint-Malo, en France. Le temps était clément avec une bonne visibilité. Les équipages ont attaqué à une altitude basse de 3000 pieds. Aucune opposition ennemie n'a été rencontrée sur la cible, mais les deux îles anglo-normandes, Jersey et Aurigny, ont causé quelques problèmes. Le bombardement était précis et de bons résultats ont été obtenus. L'A/C [avion] "O", commandé par le F/O [Flying Officer] J.R. Berveridge [matricule] J26756, n'est pas revenu de cette opération."

 

   - Liste des 15 Halifax du Squadron 433 engagés dans la mission avec leurs équipages. Le "If any" est le 10e sur la liste (cadre rouge).

Les 15 appareils sont :


 



Operational Record Book du Squadron 105 pour la date du 31 août 1944
   - résumé de la mission

Le texte indique :
"St. Malo, the Isle de Cezembre, was again attacked by Bomber Command. 2/3 of our aircraft marked for 164/165 Halifaxes. The attack took place from 1,200 to 3,000 feet, because of the low cloud. An excellent concentration developed resulting in many explosions."


ce qui signifie :

"Saint-Malo, l'île de Cézembre, fut de nouveau attaquée par le Bomber Command. 2/3 de nos avions ont marqué pour 164/165 Halifax. L'attaque a eu lieu entre 1 200 et 3 000 pieds, à cause des nuages ​​bas. Une excellente concentration s'est faite entraînant de nombreuses explosions."
Deux des Mosquitos sur trois (les n° ML919 et ML986 ont participé à l'attaque en marquant la cible. Le troisième, le ML996 n'a pas participé.

 

   - les 3 Mosquitos de la "Pathfinder Force" (éclaireurs) engagés dans la mission : 


* décorés de la DFC (Distinguished Flying Cross)
 

Operational Record Book du Squadron 109 pour la date du 31 août 1944
Deux Mosquitos Mk IX furent envoyés pour marquer les cibles. Le premier (ML907) indiqua qu'il marqua l'île "d'Ezembre" (Cézembre) d'une altitude de 32 000 pieds (9 800 m) avec des A.R. 5513 (Automatic Release Navigational Aids Oboe : un système de marquage de cible). La densité de nuages était de 5/10. Le second (LR510) indiqua avoir marqué la cible également avec des A.R. 5513 mais d'une altitude de 22 000 pieds (6 700 m). La couverture de nuage était de 10/10 à 10 000 pieds.

Operational Record Book du Squadron 627 pour la date du 31 août 1944
Un Mosquito Mk XX (numéro KB 215) fut envoyé pour effectuer une reconnaissance photo du bombardement. Piloté par le Flying Officer M.D. GRIBBIN, accompagné du navifateur le Flying Officer P.G. HERBERT, il décolla à 11:40 et revint se poser à 14:45.

Le commentaire précise :
"Target : ISLE DE CEZEMBRE. Photos taken from 13.04/13.20 hrs., from 3 000/800 ft. Raid seemed very concentrated ; only a few bombs fell in the sea towards the end of the attack.
ce qui signifie :

"Cible : ILE DE CEZEMBRE. Photos prises de 13h04 à 13h20, entre 3 000 et 800 pieds (900 m et 250 m). Le raid semble avoir été très concentré ; seules quelques bombes sont tombées à la mer vers la fin de l'attaque"
.

Une photo de cette reconnaissance est conservée dans les archives accompagnée du commentaire suivant :

"One crew carried out a photo-recco. of the attack on Coastal Battery, on the Isle de Cezembre. The target was successfully photographied for 15 minutes. Attack appeared very concentrated except for a few bombs which fell in the sea at the end of the attack, and the island was obscured by smoke and dust clouds."
ce qui signifie
"Un équipage a effectué une reconnaissance photographique. de l'attaque de la batterie côtière, sur l'île de Cézembre. La cible a été photographiée avec succès pendant 15 minutes. L'attaque semblait très concentrée à l'exception de quelques bombes tombées en mer à la fin de l'attaque, et l'île était obscurcie par des nuages ​​de fumée et de poussière."

Operational Record Book de la RCAF n° C-12434 pour  la date du 31 août 1944
   
(Source Canadiana Heritage)
   

Ce document résume ainsi la mission :

Ile de Cezembre 171 a/c were disptached 

Group     Squadron          Aircraft
   6          (see below)       165 Halifax
   5               627               1 Mosquito
   8           105, 109           5 Mosquitoes

169 (including 1 missing) are reported to have attacked the Coastal Batteries with 800.2 tons HE and 1.8 tons IB. 1 sorite was abortiv and the Mosquito of 5 Group completed a Photo Recce. of the target.

RCAF PARTICPATION
No. 6 RCAF Group dispatched the following Halifaxes :
408-15, 415-15, 420-15, 425-15, 426-15, 427-14, 429-16, 431-15, 432-15, 433-15, 434-15.
The 165 Halifaxes (including 1 missing) are reported to have attacked the primary target with 799.1 tons HE and 1.8 tons IB.

Nous retrouvons donc les informations communiquées au début de cette page avec quelques confirmation et précisions :

- nous avons la confirmation qu'un avion a avorté la mission. Il s'agit selon les ORB de la RAF du Mosquito ML996 du no 105 Squadron.
- 169 avions (165 Halifax + 4 Mosquito ont donc attaqué l'île et 1 autre Mosquito l'a photographiée après le raid.
- notre Halifax MZ879 a bien accompli sa mission avant d'être malheureusement abattu.
- les précisions concernent les charges de bombes larguées ce jour-là :
     - 800,2 tonnes de bombes HE (High Explosive) ont été emportées ce jour-là et 799,1 tonnes larguées
     - 1,8 tonnes bombes IB (Incendiary Bomb) ont été emportées et larguées.

 

  

 

 

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